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Gilbert Bawara assure : « Il n’y aura pas de sujets tabous… »

Dans une interview accordée à la chaine panafricaine Africa 24, hier lundi, le ministre en  charge de la fonction publique Gilbert Bawara a réaffirmé l’engagement de l’Exécutif  togolais à œuvrer dans le sens d’ouverture en vue d’aboutir à des réformes constitutionnelles et institutionnelles, profitables à tous les citoyens sans distinction. Aucun sujet tabou et chacune des parties prenantes aux discussions aura les largesses de poser toutes ses revendications, a assuré le ministre.

Gilbert Bawara s’est montré optimiste quant à l’évolution et au dénouement prochain de la crise politique qui sévit dans notre pays. « La situation est revenue à la normale et les manifestations se poursuivent dans un cadre légal » a rassuré le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative.

Selon le ministre, la situation socio politique que traverse le Togo est en partie imputable à la volonté d’une frange de la population et de certains partis politiques de « déstabiliser les institutions  de  la  République  » afin d’aboutir à une insurrection de l’Etat central. La volonté de cette frange « d’en découdre avec les forces de l’ordre » reste également, de l’analyse du ministre Bawara, un déterminant essentiel dans l’éclosion du déchirement politique depuis août dernier. Des propos qui viennent corroborer ceux du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui, également dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique fustigeait un mode opératoire du Parti national panafricain (PNP) à la lisière des pratiques salafistes.

A la question de savoir les motifs du projet de loi de réformes du gouvernement proposé en septembre 2017 à l’Assemblée nationale, le Ministre Bawara s’est référé aux faits dignes de  mémoire.  En  juin  2014,  rappelle-t-il, un autre projet de réformes institutionnelles et constitutionnelles avait échoué malgré les différentes tentatives de dialogue (Togotélécom1 et Togotélécom2). En revanche, pour cette fois, « tout sera mis en œuvre pour une parfaite réussite du dialogue » renchérit Bawara en poursuivant qu’aucun parti ne dérangera son bon déroulement.

Quant à la date retenue par les deux émissaires guinéen et ghanéen pour le début effectif des travaux du dialogue, rien ne devrait être à l’origine des agitations dans le camp de l’opposition. Tout en dénonçant la mauvaise foi des partis de l’opposition à « entraver les initiatives futures », Bawara rappelle que le communiqué du 2 février dernier rendu public par les pays médiateurs est « clair et limpide ». Le gouvernement prendra, par ailleurs, ses responsabilités pour écouter tous les acteurs politiques en vue de permettre un grand nombre d’acteurs de  réfléchir  et  d’apporter leurs pierres pour une issue favorable des concertations du 15 février.

Lors des négociations, poursuit le ministre, aucun sujet ne sera tabou. Que ce soit le départ immédiat du Chef de l’Etat ou le retour de la constitution de 1992 le gouvernement œuvrera pour l’intérêt supérieur des populations. Chacun posera ses revendications sur la table de discussions et « nous n’allons empêcher personne », au contraire, le gouvernement ira dans un esprit d’ouverture et  d’inclusion  pour  qu’en  fin des comptes, ce dialogue ne soit un autre de plus.

Essoyodou Awih