Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Appel à une prise de conscience de l’opposition

Des leaders de l'opposition

 

Ceux qui rêvaient en plein jour après le dévoilement de la feuille de route de la Cedeao pensaient qu’il allait y avoir une prise de conscience de l’opposition notamment sur des réserves à observer face à certaines questions qui fâchent, vu que la Cedeao est aux manettes et que l’organisation ne manque pas de rassurer qu’elle va œuvrer au bon déroulement des préparatifs des élections à venir.

Nous sommes encore loin d’arriver à cette hauteur d’esprit attendue de l’opposition. Les tintamarres que la Coalition des 14 partis de l’opposition fait déjà entendre sur la question de la Commission électorale nationale indépendante et ses menaces de recourir encore à la rue le prouvent.

Si au niveau de la Cedeao, la mise sur pied du Comité de suivi de la feuille de route, le dialogue entre les acteurs, etc. sont toujours d’actualité, et donnant ainsi espoir que les choses vont pouvoir se régler en leurs temps, dans la Coalition, on confond vitesse et précipitation. C’est la séparation du gâteau. On veut aller plus vite que la musique…

Bref, les mêmes pratiques qui nous ont conduits  là  où  nous sommes aujourd’hui. C’est la preuve que nos hommes politiques, notamment nos leaders de l’opposition, n’ont rien appris des échecs successifs qui ont ponctué toutes les étapes de la crise, qui s’éclatait, il y a un an. Nos  leaders  de l’opposition continuent d’entretenir une rhétorique qui est loin d’être celle d’une minorité politique.

C’est  à  croire  que  la minorité politique, qu’ils incarnent eux tous mis ensemble, serait à même d’opérer des Réformes aujourd’hui, si l’occasion se présentait. Pourtant le jeu démocratique, est essentiellement un jeu de la majorité. Et quand bien  même  majoritaire, le parti au pouvoir ne brandit  pas  autant  de menaces. Sans doute, le parti Unir au pouvoir est conscient que même majoritaire, il lui faudra prendre langue avec les uns et les autres pour arriver à offrir au peuple, les Réformes tant attendues.

Par rapport aux urgences du moment, l’organisation des prochaines législatives, la Céni est dans sa pleine  responsabilité d’accélérer le rythme, en attendant que le Comité de suivi de la feuille de route ou les facilitateurs ne l’interpellent sur tel ou tel autre aspect de son travail.

Avec son travail actuel, la Céni n’est que dans des solutions attendant des problèmes éventuels. Ce niveau  de  responsabilité ne peut être guère perçu quand on est plutôt hanté et obnubilé par des sujets irréalistes de la trempe : la mise en place d’un gouvernement de transition, etc.

Les leaders qui exigent tout et rien aujourd’hui – dans les mêmes propos que ceux avec lesquels ils ont promis ciel, terre et lune aux populations au temps fort de la crise- semblent ignorer que la politique est un jeu donnant- donnant. Et que si nous nous réjouissons de l’existence d’une feuille de route aujourd’hui, c’est parce que chaque parti a accepté donné du sien.

On s’attend à ce que ces leaders de l’opposition prennent conscience, d’abord,  qu’ils  sont minoritaires dans le jeu. Ensuite, qu’ils ont plus à  donner  que  le  parti majoritaire.  Et  enfin, que la Cedeao reste attentive  à  la  réussite des recommandations.

Dieudonné Korolakina