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Crise politique / Faure Gnassingbé se prononce

SEM Faure Gnassingbé

Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, dans sa toute dernière livraison, le Chef de l’État Faure Gnassingbé a voulu enfin faire entendre son son de cloche, depuis l’éclatement de la crise, il y a 4 mois. « Ne mélangeons pas les sphères politique et juridique. Les constitutions disposent pour l’avenir, non pour le passé », martèle le N°1 Togolais, avant de répondre de répondre à bien d’autres préoccupations touchant directement à la crise. Dialogue, référendum, conséquences économiques et diplomatiques de la crise….

Dans l’opinion nationale, depuis 4 mois, la réclamation de la parole du président de la République, au sujet de la crise sociopolitique,est très forte. Enfin ! Pourrait-on dire, à la lecture de cette interview où le Chef de l’État
répond à bien des attentes.

Par exemple, concernant le dialogue qui peine à se mettre en place. Le Chef de l’État le veut inclusif. « Nous avons, au sein de l’opposition, des partis représentés à l’Assemblée et des partis extraparlementaires : ils devront décider s’ils y viennent séparément ou en coalition. Nous avons aussi des partis qui  n’ont ni manifesté ni revendiqué et qui agissent dans le cadre des institutions. Ceux-là aussi ont le droit de participer », relève Faure Gnassingbé en précisant plus loin que : « Cette crise est politique, le dialogue sera donc une séquence purement politique ».

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) adhère au vœu d’un dialogue inclusif.
Samedi dernier, à Abuja, dans la capitale nigériane, au terme des travaux de son 52ème sommet, la CEDEAO, a, dans une déclaration salué toutes les mesures d’apaisement prises par le gouvernement en vue de libérer la voie au dialogue et lancé un appel à tous les acteurs « à s’engager sans délai dans un dialogue inclusif, dans un esprit de compromis…pour la mise en œuvre des réformes en respectant l’ordre constitutionnel et les institutions
démocratiques.»

Inévitable référendum
Et après ce dialogue, un référendum sera organisé. Il s’agit d’une disposition constitutionnelle, rappelle le président togolais. Il ne passera pas sous silence  les conséquences de ces soubresauts politiques. « Cette crise est néfaste pour le Togo (…) Le risque de ruiner la réputation du Togo auprès de la communauté internationale et des investisseurs est bien réel », regrette-t-il.

Cette sortie du président de la République va-t-elle pouvoir ouvrir la voie au dialogue tant attendu par les Togo ou encore, va-t-elle pouvoir calmer les ardeurs des partis membres de la coalition de l’opposition qui sont encore loin de siffler la fin des mouvements de rue ?

Samedi dernier, la coalition de l’opposition, campant sur sa position était de nouveau descendue dans les rues de Lomé, avec des militants. Elle boycotte pourtant les concertations proposées par le gouvernement en vue de la tenue d’un dialogue. Elle argue qu’il n’y aura pas de discussion préalable avec le gouvernement, sans la médiation
ghanéenne ou guinéenne comme seule interlocutrice avant tout dialogue.