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« Démission-Transition-Elections », L’opposition face au verdict de la Cedeao

Réunis la semaine dernière, la classe politique togolaise, le gouvernement et l’équipe de la médiation du déchirement politique n’ont pu une fois de plus, s’entendre sur des points clés pour une sortie de crise. Comme lors de son ouverture le 15 février dernier, le dialogue inter-togolais a été l’occasion pour les acteurs politiques d’échanger sur les éternels préalables, et quelques points d’orgue qui devront être tranchés lors du prochain sommet de la Cedeao.

Le gouvernement, comme au lendemain de l’ouverture des pourparlers, a consenti de libérer une autre vague des détenus des précédentes manifestations de l’opposition. Lors des discussions avec les deux parties à la « crise », la médiation a également indiqué la nécessité de tenir les élections législatives et locales au cours de cette année, du moins, en novembre prochain.

Ce point, interprété de divers ordres par les différents partis présents au dialogue reste celui qui concentre le regard des observateurs de la scène politique togolaise. Tenir les élections cette année ! Cette thèse n’était en effet pas le scénario de la coalition des 14 partis de l’opposition et du Parti national panafricain lors de sa descente dans les rues.

Lors du ralliement des 13 autres partis membres de la C14 au parti de Tikpi, il a été conclu, puis mis en avant, la trilogie Démission-Transition-Elections, au soir des manifestations de début septembre 2017.

Indéniablement, la proposition des médiateurs ou leur invite à la tenue des élections en dépit de toutes les précédentes excitations de l’opposition « révolutionnaire » est un étonnement et un coup inattendu contre la Coalition qui, il y a encore quelques jours, lorsque le président français Emmanuel Macron conseillait plutôt une tenue de scrutins dépouillés de contestations,  proscrivait l’éventualité des urnes. Face au refus des deux parties à se faire foi, la « crise » politique togolaise devint internationale. Son issue est désormais du ressort de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). A cette table ronde des premiers responsables des pays de la sous-région, il serait encore absurde de croire dans une résurrection de la « Démission » du président de la République puis une transition à la tête de l’Etat comme le prétendent les acteurs de l’opposition.

Tant les institutions qui régissent la vie de la cité sont en marche et également, une opposition qui marche, quoi de plus logique dans un Etat qui aspire à la démocratisation et la promotion des libertés individuelles.

Au terme de session des chefs d’Etat qui devrait se tenir  en  cette  fin  juillet, la Coalition des 14 partis de l’opposition se verra prise de cours par la légalité et l’irréalisme de sa plateforme revendicative. Une analyse prospective permet de prévoir qu’au rang de aspirations de cette dernière, seules les élections seront actées par la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao : les élections législatives donneront naissance à un Parlement qui, par la suite se chargera de mener les réformes constitutionnelles telles que recommandées par l’Accord  politique  de  2006.

A partir de ce moment, le compteur du nombre de mandats présidentiels reprendra à zéro ! Et le parti majoritaire se tirera d’affaire, en duplicité avec une opposition peu porteuse de ses propres soifs à l’alternance pour se revendiquer du peuple.

Awih Essoyodou