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Eau potable, un espoir lointain au Togo ?

Ces derniers jours, à la faveur de la journée internationale de l’eau célébrée chaque année vers fin mars, il nous a été donné de suivre plusieurs discours, plusieurs sensibilisations, plusieurs annonces, etc. au sujet de l’eau, en général et de l’accès ou du partage de l’eau potable, en particulier.

Disposer de l’eau et notamment de l’eau potable est vitale pour nous tous. C’est indiscutable. Pourtant, il n’est pas aisé d’accéder à l’or bleu dans nombre de nos pays en Afrique. Compte tenu de l’accroissement des besoins multiples et surtout de la forte croissance de la population, l’eau reste ainsi un enjeu de taille.

Son exploitation et sa maîtrise, tant en milieu rural qu’urbain, deviennent ainsi des questions transversales et stratégiques au cœur de toute politique de développement. Car, tant l’eau irrigue nos agricultures, tant elle intervient dans l’entretien de nos santés et nourrit le développement des activités industrielles, par exemples. A défaut, elle souille et rend malade…

La problématique de l’accès à l’eau potable n’échappe pas à notre pays. Elle se pose avec une telle acuité qu’il faut parer au plus pressé. De sorte que le gouvernement s’est dernièrement résolu à ouvrir un ministère destiné essentiellement à la question de l’eau : le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique Villageoise dont le locataire nommé aussitôt après est Antoine Gbégbéni.

Cette volonté du gouvernement à solutionner ce qu’on pourrait nommer un « stress hydrique » se double de l’inscription de tout un volet « eau/assainissement » dans le tout nouveau plan national de développement (PND) avec entre autres objectifs, la réforme de la politique tarifaire de l’eau, l’assainissement, le traitement des eaux usées et le renforcement du cadre juridique et institutionnel… car d’ici à 2020, le Togo envisage de consacrer 0,5% du PIB à l’assainissement et à l’hygiène. Et sur la même période, il est prévu d’allouer 5% du budget à l’approvisionnement en eau…

Seulement, tout à côté de ces espoirs proches, la réalité des chiffres tend à rendre les espoirs plutôt lointains. Car, on estime que le taux de desserte en eau potable au Togo est de 30% en milieu rural, 29% milieu semi-urbain.

En milieu urbain – composé de chefs-lieux de préfectures et sous-préfectures – le taux de desserte est évalué à 39% (44% à Lomé). La moyenne nationale est de 34%.

Même, lorsque les partenaires techniques  et  financiers de notre pays saluent les importants progrès en matière d’accès à l’eau potable et d’assainissement, il faut reconnaitre qu’il y a un sacré travail à faire pour remonter la pente.

Dieudonné Korolakina