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Elections locales : Unir écrase ses adversaires

Des militants du parti Unir en joie

Vendredi dernier, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié les résultats des élections municipales du 30 juin 2019. Sans grande surprise, le parti au pouvoir, Union pour la République (Unir), rafle la majorité des postes de conseillers municipaux. L’écart creusé avec les challengers directs peut amener tout observateur à qualifier cette victoire d’écrasante.

Selon les résultats provisoires proclamés à tour de rôle par Tchambakou Ayassor et ses collaborateurs, Unir s’en sort globalement avec 895 sièges de conseillers municipaux. Cela donne au parti présidentiel, la possibilité de diriger le plus grand nombre de mairies de notre pays. Unir est suivi de très loin par l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et la Coalition des 14.

L’ANC obtient en effet 134 conseillers municipaux dépassant de peu la Coalition des 14 qui doit se contenter de 131 sièges. Ces trois challengers forment le peloton de tête. Dans une analyse faite juste avant les élections locales, nous attirions l’attention sur le fait qu’Unir, l’ANC et la C14 étaient sans doute sur le point de se tailler la part du lion. Aujourd’hui, les faits tendent à nous donner raison. Toutefois, l’écart qui existe entre le parti majoritaire et ses challengers directs, ne peut laisser personne indifférent. La différence est de l’ordre de plusieurs centaines de sièges. L’opposition qui souhaitait prendre le pouvoir par la base et surtout assurer son assise sur les différentes communes de notre pays et les contrôler à des fins de conquête du pouvoir, se voit désillusionnée tout simplement.

Le président national de l’ANC Jean-Pierre Fabre et ses anciens camarades de la C14 vont devoir se contenter de certaines mairies logées dans leurs fiefs respectifs. Mais, fondamentalement, cela ne pourra pas leur donner les moyens d’orienter d’une manière ou d’une autre la politique nationale. Ils vont devoir comme d’habitude continuer de subir. Ce qu’ils ont la possibilité de faire désormais et ils n’ont pas le choix : c’est de travailler pour l’essor des municipalités dont ils auront la gestion. En tout cas, les populations de ces communes ne manqueront pas de demander des comptes. Ceux-ci savent désormais vers qui se tourner. Cela est d’ailleurs valable pour toutes les autres communes du pays.

Il faut aussi rappeler que les autres partis de l’opposition n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. L’Union des forces de changement (UFC) remporte 44 sièges, le Nouvel engagement togolais (Net) gagne 33, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) n’a que 25. Après plusieurs jours de polémiques sur le taux de participation, l’on est fixé à présent : il est de 52,46%.

Pour des raisons techniques, les votes ont été reportés dans les circonscriptions électorales de Bassar 4, Avé 2 et Oti-sud. Vendredi dernier, la Cour suprême a publié un communiqué dans lequel il informait les candidats qu’ils ont 48h pour les recours à partir de la proclamation provisoire des résultats par la Ceni.