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Energies renouvelables, les actions entreprises par le Togo portent déjà leur fruit

Le ministre en charge de l'énergie Marc Ably-Bidamon avec Eléonore Lazat de Bloomberg

Les  énergies  renouvelables  sont  des  énergies  dont  la consommation n’aboutit pas à une diminution apparente des ressources naturelles parce qu’elles font appel à des sources inépuisables  à  l’image  de  la  biomasse,  de  l’énergie  solaire ou  hydroélectrique  et  ceci,  à  l’échelle  des  temps  humains. En matière d’énergies renouvelables, le Togo, à l’image de la plupart des pays du continent africain, dispose d’un potentiel énorme comme le soleil dont il peut se servir pour produire de  l’énergie  en  temps  plein.  L’ayant  compris,  les  efforts consentis dans le domaine portent déjà ses fruits. Selon une étude climatescope 2018 de Bloomberg news energy finance (BNEF),  le  Togo  est  le  33ème  pays  au  monde  sur  103  pays en  terme  de  promotion  des  énergies  renouvelables,  dites propres. D’après ce cabinet d’études, cette position du Togo dans le classement est due à l’adoption par le pays d’une loi en faveur du développement des énergies renouvelables.

La loi sur les énergies renouvelables promulguée au Togo

Adoptée par les députés à l’Assemblée nationale le 24 juillet 2018, la loi relative à la promotion de la production de l’électricité à base des sources d’énergies renouvelables au Togo a été promulguée le 08 août 2018 par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé.

Soumis au Conseil des ministres, l’avant-projet de loi a été adopté le 25 mai 2018 puis soumis au Parlement qui l’a voté le 24 juillet. Composée de 59 articles regroupés en  7  titres,  cette  loi  fixe le cadre juridique général de réalisation des projets de production d’énergie électrique à base des sources d’énergies renouvelables, soit pour l’autoconsommation, soit pour la commercialisation.

Elle  définit  entre  autres les régimes juridiques des installations, les équipements et installations nécessaires pour la production, le stockage, le transport, la distribution, la commercialisation et la consommation d’électricité à base des sources d’énergies renouvelables au Togo.

L’avant-projet de loi relatif aux énergies renouvelables a été préparé par les services techniques du ministère des mines et de l’énergie, notamment la Direction générale de l’Energie (DGE), la Compagnie énergie électrique du Togo (Ceet), l’Agence togolaise  d’électrification rurale et des énergies renouvelables (AT2ER), l’Autorité de réglementation du secteur de l’électricité (Arse), avec le soutien technique  et  financier  de  la Coopération allemande (Giz) à travers le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité  énergétique  de la Cédéao (Ecreee/ Cereec) et la participation des organisations professionnelles et associatives des acteurs des énergies renouvelables au Togo.

Les atouts en faveur d’une énergie renouvelable au Togo

Le Togo dispose des ressources à exploiter en matière d’énergie alternative pour répondre au  principal  défi  du  secteur énergétique qui consiste à « assurer, de manière stable, à la fois un meilleur accès et une autonomie substantielle nationale d’approvisionnement, à un coût raisonnable, tout en diversifiant  les  sources d’énergie, surtout les énergies propres et renouvelables ». Le pays dispose d’un important gisement qui est le soleil qui peut être exploité toute l’année pour développer l’énergie solaire ou photovoltaïque.

« Les ménages sont les premiers consommateurs d’énergie. Si au niveau de chaque ménage on développe l’installation des panneaux photovoltaïques et les panneaux solaires thermiques, on peut réduire énormément ce besoin au niveau des sociétés distributrices », a expliqué Tchamiè Boroze, maîtreassistant au département de Physique à l’Université de Lomé. D’un autre côté, le potentiel hydraulique du Togo peut être également mieux exploité. Certes, ce potentiel est très lié aux saisons qui varient selon les régions.

A ce jour, l’utilisation principale actuelle du potentiel hydroélectrique se focalise sur le fleuve Mono, le seul qui se prête à des aménagements de  taille  suffisante.  Les  sites hydroélectriques sur le fleuve Mono concernent le barrage de Nangbéto (65 Mw), celui d’Adjarala (147 Mw) qui est en cours de réalisation et le barrage de Tététou (24 MW) en projet. Cependant, les petites rivières et ruisseaux pourraient être également exploités par la mise en œuvre de petits projets hydroélectriques avec le développement de petites centrales hydroélectriques pour la fourniture d’électricité pour les zones rurales et les communautés éloignées.

L’engagement du gouvernement

Pour le gouvernement, la question des énergies renouvelables est une préoccupation. Il est indiqué dans la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (Scape), que des mesures relatives à la biomasse, aux énergies renouvelables, à l’économie d’énergie et aux hydrocarbures seront prises pour accompagner le développement de l’électricité.

Ces mesures visent d’abord la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et institutionnel permettant d’encourager la promotion des énergies renouvelables et l’accès des ménages aux énergies de substitution au bois-énergie à moindre coût ; ensuite la mise en œuvre d’un programme de promotion des foyers améliorés et d’un second programme consacré à la vulgarisation du gaz butane à usage domestique. Par ailleurs, il est prévu la poursuite de l’exonération de taxes pour l’importation d’équipements liés aux énergies renouvelables (solaire, éolien, biogaz, etc.) de même que la construction de centrales solaires (5 Mw) et la construction de centrale éolienne (12 Mw).

On annonce également dans ce même volet, un projet sous régional de construction d’une centrale thermique au gaz naturel de 450 Mw cycle combiné à l’horizon 2020 et la poursuite de la mise en œuvre du  programme  d’efficacité énergétique (réduction de l’impact de la consommation énergétique sur le climat) et d’accès aux services énergétiques. De source proche de la Direction générale de l’Energie, il y a beaucoup de projets qui sont en cours de développement surtout dans le domaine des centrales solaires et que les réalisations sont prévues dans un bref avenir. Lesquelles réalisations viendront s’ajouter aux efforts antérieurs qui ont permis d’électrifier  de  nombreuses localités de l’intérieur du pays en lampadaire solaire.
Source: www.iciLomé.com

Un projet ambitieux pour un fonds conséquent

Pose de panneau solaire

Le Premier ministre Komi Selom Klassou a ouvert, en juin 2018, la table ronde des bailleurs de fonds et investisseurs pour  le  lancement  officiel de la nouvelle stratégie d’électrification  du  Togo.

Plusieurs partenaires ont apporté leur soutien à cette initiative, notamment la Banque mondiale, la Société financière  internationale (SFI), la Giz (Coopération allemande) et la Banque africaine de développement (BAD). Cette table ronde est la première pierre de l’édifice, a déclaré Christoph Sander, l’ambassadeur d’Allemagne à Lomé et représentant des PTF intervenants au Togo dans le secteur de l’énergie.

Amadou Hott, le viceprésident de la BAD, a indiqué que l’institution allait s’engager dans le projet pour 30 millions d’euros. Elle va accompagner les privés pendant les deux ans que dure la phase pilote. Ségolène Royal, envoyée spéciale de la France pour l’Alliance solaire internationale (Asi) a salué la forte mobilisation autour du projet.

Elle a invité les autorités à simplifier  les  procédures  en créant un guichet unique pour les entreprises actives dans l’énergie solaire et traditionnelle. La nouvelle stratégie s’appuie sur une combinaison technologique optimale pour délivrer l’accès à l’électricité à tous les togolais d’ici 2030. Le pays espère installer 300 minicentrales solaires en mode Ppp (partenariat public, privé) et renforcer la couverture Cizo (off-grid) en raccordant via des kits 555.000 foyers L’ambition est aussi de raccorder au réseau électrique existant, 800.000 foyers, soit via l’extension du réseau dans près de 1.000 localités, soit par une densification  du  réseau.  Pour répondre à cette demande d’énergie complémentaire, le Togo développera des projets de production d’énergie électrique renouvelable (solaire et hydroélectricité, notamment). Selon les officiels,  ce  programme s’articulera en trois étapes.

Une période de promotion au cours de laquelle le Togo affirmera  son  leadership sous régional et démontrera sa capacité à réaliser les objectifs. Cette phase permettra de faire passer le taux  d’électrification  de  40% à 50%. Dans un deuxième temps, le taux d’électrification passera de 50% à 75% (2021-2025). Le Togo devrait parvenir à  un  taux  d’électrification  de 100% en 2030. 1.000 milliards de FCFA sont nécessaires selon les experts, dont la moitié apportée par le secteur privé.

Pour le moment, le Togo est à la recherche de 180 milliards pour la première phase allant de 2018 à 2021. Source: www.republicoftogo.com

Les attentes des opérateurs économiques

Il est clair que ce sont vers les opérateurs économiques du domaine des énergies renouvelables que les populations s’orientent souvent pour l’achat des équipements d’installation au niveau des ménages.

Quoi qu’on dise, le recours aux énergies renouvelables est devenu un impératif. Face à cet enjeu et compte tenu de la préoccupation des uns et des autres, nous estimons qu‘il faut une grande sensibilisation aussi bien au niveau du gouvernement qu’au niveau de la population afin  que  chacun  puisse  bien comprendre l’importance de la chose. Par ailleurs, pourquoi ne pas développer aussi au niveau des acteurs du domaine des énergies renouvelables, des stratégies à l’image des crédits pour permettre à la population d’accéder facilement à ces énergies. Il y va du développement du pays. D’un autre côté, il y a lieu de reconnaître également que l’énergie renouvelable, du fait de son intermittence, les humains ont malheureusement le devoir d’être méthodiques et de garder les sources thermiques afin  de  pouvoir  gérer  les périodes d’intermittence et avoir la continuité de l’énergie, vecteur du développement.

Réalisé par Attipoe Edem Kodjo