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La démocratie tant réclamée se fait rare au sein de certains partis

Jean-Pierre Fabre, président du parti politique ANC.

Quelques jours après l’élection des tout premiers maires dans certaines communes du Togo, le climat est tendu au sein du parti Alliance nationale pour le changement (ANC). Les premiers responsables de ce parti menacent de sanctionner certains de leurs conseillers municipaux soupçonnés d’avoir aidé le pouvoir à obtenir certaines mairies. L’on se demande alors quelle place ces derniers veulent donner à la démocratie, à la décentralisation et aux libertés locales.

L’élection des maires dans les communes de la préfecture du Golfe a suscité un débat houleux en fin de semaine dernière. Au début de la polémique, c’est l’ANC qui accusait la Coalition des 14 d’avoir négocié dans le Golfe 5 permettant à Kossi Agbégnéga d’être élu maire. La C14 rejette les accusations et accuse à son tour Jean-Pierre Fabre d’avoir manœuvré pour obtenir un poste de maire. Et voilà que dans un communiqué signé par le vice-président de l’ANC hier, le parti orange menace certains de ses conseillers municipaux d’avoir contribué à l’élection de maires issus de l’Union pour la République (Unir).

Selon le bureau national de l’ANC, ces derniers auraient dans le Golfe 3 et Amou 2 manqué à leurs obligations de respect des consignes et directives régulièrement débattues et décidées par les instances dirigeantes. « Ces responsables auraient, en dehors de leurs aires de compétence et sans aucun mandat à cet effet, pris des décisions contraires aux instructions du parti et à ses intérêts », précise le communiqué. Une commission spéciale ad-hoc est donc mise sur pied pour vérifier les faits, identifier les personnes concernées et proposer les sanctions disciplinaires subséquentes qui seront prises après audition des intéressés, conformément aux statuts et au règlement intérieur du parti.

Face à cette situation il est nécessaire de se poser certaines questions auxquels peut-être nos chers politiciens togolais voudront bien répondre : en politique, est-ce mauvais de négocier ? Afin de promouvoir l’intérêt général, le conseiller municipal à l’image du député ne peut-il pas prendre des décisions qu’il juge réalistes même si son parti donne d’autres orientations ? D’ailleurs, comme n’importe quel citoyen, le conseiller municipal n’est-il pas libre de ses pensées, ses choix et ses actions ?

Au Togo, l’on devra à un moment faire un choix : faire la démocratie ou ne pas la faire. La démocratie doit commencer dans les maisons, nos quartiers, nos associations et les partis politiques. Le constat est fait que ce n’est pas encore vraiment le cas. Le problème ne se pose pas uniquement à l’ANC. La présente situation ne fait que rouvrir le débat. Il va falloir en tout cas s’y pencher sérieusement