La farouche concurrence qui existe entre partis politiques devrait-elle les réduire à se refuser à tout acte de soutien, de compassion, etc. l’un envers l’autre en cas de besoin ? Sans doute non. S’inscrivant carrément à l’opposé de certains agissements courants entre leaders de partis politiques dans notre pays, agissements basés sur l’idée de concurrence pour la concurrence politique, les jeunes du parti au pouvoir ont réagi à l’agression sur la personne de Gerry Taama, le président du Nouvel engagement togolais (NET).
Via un communiqué rendu public, il y a deux jours, le Mouvement des Jeunes Unir (MJU), dont le Délégué National se trouve être Kanka-Malik Natchaba, a condamné ce « comportement d’une autre époque » de certains Togolais de la diaspora…
Et si le fair-play politique était une erreur ? Pire, et si les conséquences de sa pratique étaient opposées à l’un de ses objectifs, à savoir limiter toute animosité ou toute agressivité entre partis politiques ou encore entre leaders ou membres de partis ? C’est là, en substance, toute la réflexion que convoque, l’acte mâtiné d’une hauteur d’esprit à saluer, que vient de poser le MJU et mettant en cause, ce qui s’est passé il y a quelques jours à Bruxelles, lorsque Gerry Taama a voulu échanger avec des Togolais vivant en Belgique.
Sur le fond, comme sur la forme, bien d’observateurs – y compris des inconditionnels de l’opposition s’accordent sur l’adresse et la justesse, de ce geste, à l’initiative du MJU.
Geste anticoncurrentiel, surtout à la veille des élections législatives, si on en juge l’opinion de certains qui estiment sans pousser la réflexion loin, que l’incident ou l’accident de Bruxelles n’est fait que pour redonner une certaine santé politique à Gerry Taama. Peu importe, et c’est là où le geste du MJU trouve toute sa pertinence et sa puissance. Le président du NET n’est pas le premier leader à subir la colère de certains Togolais acquis aux idéologies de l’opposition.
Nicolas Lawson, le président du PRR et beaucoup de leaders d’opinion ont été déjà pris à parti après leurs interventions sur des médias, à Lomé. Et sans que cela ne suscite la moindre dénonciation des autres leaders politiques ou même des organisations de défense des droits humains.
Pourtant, ce sont des actes liberticides graves, ce sont des préludes dangereux à notre démocratie en construction. Et quand tout cela se déroule, sans des gestes courageux de fairplay politiques, pareils à la dénonciation que vient de faire le MJU de l’agression sur le président du NET, nous risquons de bâtir une indescriptible jungle politique.
Dieudonné Korolakina
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