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Ouf, le Togo valorise le personnel enseignant !

Des enseignants au Togo

Ce qui s’est passé le vendredi dernier à l’Assemblée nationale, pour qu’enfin les enseignants togolais disposent d’un statut particulier a été l’aboutissement, ou presque, d’un long cheminement.

Ce cheminement qui n’a pas été du tout un long fleuve tranquille a été jonché de ronces et d’épines matérialisés par tant d’incompréhensions, de blocages, de manifestations dans les rues par des enfants des cours primaires et secondaires, des scènes d’élèves délogeant leurs camarades d’autres collèges et lycées de plusieurs villes du Togo pour enfin organiser des « cordons rebelles » réclamant leurs enseignants à travers les artères, etc. Que de ternes et mornes scènes, que l’on aimerait bien voir reléguer définitivement  au  passé avec ce vote à l’Assemblée nationale, qui fonde l’espoir de poussé un Ouf, un véritable Ouf de soulagement !

En effet, à l’instar de leurs compatriotes d’autres corps de métiers, les enseignants togolais viennent d’obtenir un statut particulier notamment avec cette loi portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignent Fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale, en attendant son décret d’application – qui ne devrait pas tarder si l’on se fie aux propos du ministre des Enseignements Primaire et Secondaire et de la Formation Professionnelle, Komi Tchakpélé.

La période même où cette loi a été votée est significative pour comprendre le malaise profond qui a suscité études, débats, discussions, etc. avant d’arriver à cette loi. En plein mois de juillet, où les portes des écoles sont habituellement fermées, où des élèves et enseignants profitent  souvent  de  leurs vacances, qui pour se reposer, qui pour se ressourcer, qui encore,  pour  réfléchir  aux orientations prochaines … les élèves togolais pour plupart ne peuvent pas prétendre à quelque repos.

Bien d’entre eux n’ont pas encore passé leurs examens  de  fin  d’année  et  les enseignants, malgré les signes d’essoufflement sont toujours tenus d’encadrer les élèves jusqu’au milieu du mois d’août, période  officiellement  retenue pour la fin  d’année scolaire, après  les  modifications  du calendrier.

Tout cela est indiscutablement dû aux perturbations, aux grèves à répétition, aux contentieux…qui ont émaillé l’année. Et aujourd’hui, tous les acteurs de l’éducation en paient le prix fort à des niveaux différents.

Cette loi qui a entre autres, pour objectif de créer un climat social apaisé favorable à l’émergence d’une nouvelle école performante a le mérite d’être le fruit d’un consensus entre fédérations syndicales de l’éducation, parlementaires et gouvernement. Puisse ce consens qui a succédé aux débats très houleux, puisse déteindre sur les années scolaires.

Au-delà des avancées majeures de ce nouveau statut, le risque d’émiettement du statut général des fonctionnaires est grand, car cette loi portant statut du personnel enseignant ouvre la boite à pandore et favorise un appel d’air pour les autres corporations professionnelles qui risque de susciter des mouvements de grève pour réclamer des statuts particuliers régissant leur profession.

Dieudonné Korolakina