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Mazamesso Assih : « Nous devons parler de développement, de consolidation de la démocratie et de paix. Le reste, c’est des détails »

« Nous devons parler de développement, de consolidation de la démocratie et de paix. Le reste, c’est des détails… »

Elle est la Secrétaire d’Etat chargée de l’inclusion financière et du secteur informel auprès du Président de la République. C’est cette personnalité que votre journal reçoit ce jour pour aborder la question de l’inclusion financière et quelques projets de développement du Chef de l’Etat. Assih Mazamesso étant également la deuxième responsable du Mouvement des jeunes UNIR, nous aborderons brièvement la question de la présidentielle 2020. Place à l’interview.

Mme la Secrétaire d’Etat. Quelle est la situation de l’inclusion financière au Togo à ce jour au Togo ?

En démarrant son mandat en 2015, le Président de la République, son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE a promis de mettre prioritairement l’accent sur le social. Qui dit social, dit forcément inclusion financière. Puisque pour un social réussi, il ne faut pas faire de l’assistanat mais rendre économiquement actifs les plus vulnérables notamment les femmes et les jeunes. C’est du moins la méthode qu’il a voulu adopter. Et actuellement, que ce soient les acteurs internes de tous les bords ou les organismes internationaux, l’unanimité est faite sur la pertinence de son choix. Tant les résultats sont là, probants, rassurants et convaincants. Le Plan national de développement 2018-2022 y a encore mis l’accent dans son axe 3, c’est dire l’importance qu’accorde le chef de l’Etat à l’inclusion financière et sociale de plus vulnérables de notre pays

Cette volonté du social et donc cet engagement pour l’inclusion financière s’est manifesté à travers la création de plusieurs structures pour impacter les jeunes et les femmes sur tout le territoire national. Chaque structure, réalisant des projets et programmes, a des modes opératoires et des mécanismes pour atteindre une cible précise. Nous pouvons citer l’ANPE, le FAEIJ, le FNFI, la DOSI, le PNPER, les filets sociaux, etc.

Mais comme pour couronner toute cette stratégie, le Chef de l’Etat a créé le Secrétariat d’Etat auprès du Président de la République chargé de l’inclusion financière et du secteur informel. Il a pour fonctions de mettre en œuvres la politique du Président de la République dans ces domaines afin de sortir les couches les plus défavorisées de la précarité.

 Pour vous donner un bref aperçu de la réussite de la politique d’inclusion financière, nous pouvons vous dire que, le FNFI a permis d’octroyer plus de 1 millions de togolais pour financer des activités génératrices de revenus (AGR), avec un montant total de plus 87 milliards de FCFA. Le taux de remboursement est de 95 %. De même, de 1,6 million en 2015, le nombre de personnes bénéficiant directement des services des structures de microfinance s’est accru à plus de 2,6 millions à fin mars 2019. La preuve que l’inclusion financière est une réussite au Togo. Cette performance est reconnue par les instances sous-régionales et internationales. Par exemple, le rapport 2019 de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Togo est d’ailleurs le deuxième pays de l’UEMOA en matière d’inclusion financière.

Ceci dit, les chantiers d’accès à l’eau, d’accès à l’électricité, des routes et autres constituent aussi des outils de lutte contre la pauvreté non monétaire. Tout cela forme un package : le mandat social.

Le Gouvernement Togolais est donc sur la bonne voie et veut encore aller plus loin. C’est possible. Le Chef de l’Etat en a donné la vision et les moyens. Nous n’avons d’autre choix que de réussir.

 Il y a quelques semaines, vous avez exporté l’expérience togolaise de la finance inclusive, dans plusieurs pays. De Ouagadougou à Paris, en passant par Kigali …Le Togo a fait en effet parler de lui à travers votre département et votre personne. Quels ont été les moments forts de votre participation à ces rencontres ?

C’est heureux que vous parliez de la présence du Togo lors de grands rendez-vous internationaux pour le partage de ses expériences. C’est aussi un indicateur de réussite. Car il y a quelques années, nous n’avions pas d’expériences pour en partager.

Pour en revenir à votre préoccupation, nous étions à Ouagadougou pour la semaine africaine de la microfinance. A cette rencontre de haut niveau, nous avons eu le privilège de mieux expliquer les stratégies et les mécanismes du succès de nos interventions. Modestement, nous avons constaté de manière remarquable que beaucoup de pays étaient intéressés par notre modèle et la qualité du leadership qui le porte. Un leadership incarné par le Chef de l’Etat. Et c’est avec grand plaisir que dans une dynamique de coopération Sud-Sud, nous sommes sollicités par certains pays frères pour partager nos secrets de réussite.

Nous étions également en France, là à plusieurs reprises dont au Forum Africa, pour des partages d’expérience à de grandes rencontres où le modèle togolais était toujours bien apprécié.

Mais ce ne sont qu’un échantillon de toutes les sollicitations que nous avons de l’extérieur qui, à travers divers canaux, a des échos retentissants des efforts d’inclusion que nous faisons ; une motivation pour davantage réussir.

Le PND lancé depuis début mars fait son chemin, que fait votre département pour la réalisation de l’axe 3 du PND qui vise à renforcer les mécanismes d’inclusion ?

Depuis son élaboration de manière inclusive et sa mise en œuvre, le Plan national de développement est le fondement sinon le principal référentiel de nos actions. , nous sommes surtout engagés pour la réalisation de l’axe 3 : la consolidation du développement social et le renforcement des mécanismes d’inclusion. Cet axe a quatre piliers principaux. Il s’agit de la création de cités modernes dans les zones urbaines et semi-urbaines, l’aménagement de dix villes secondaires, le projet d’électrification (CIZO) grâce auquel 315 mini-réseaux solaires seront installés sur toute l’étendue du territoire togolais et des kits solaires seront distribués et le projet « e-ID Togo »23 qui vise la création d’un système d’identification nationale biométrique pour attribuer à chaque résident du Togo et citoyen togolais résident à l’étranger un identifiant national biométrique unique. Cette action permettra l’identification universelle de tous les citoyens et résidents, la modernisation des services de l’administration publique, l’amélioration de l’inclusion financière et économique puis la mise en œuvre des fondations d’un modèle économique tiré par l’innovation. Avec force et ardeur, le gouvernement s’attèle donc pour que des résultats éclatants soient obtenus dans les domaines de l’inclusion financière et le la formalisation des activités du secteur.

Au forum « Ambition Africa » à Paris, vous avez pris dernièrement part à un panel sur le thème « femmes africaines, une nouvelle génération de leaders ». Pensez-vous que l’Afrique dispose aujourd’hui vraiment de femmes leaders ou faudra-t-il plus d’efforts pour y parvenir ?

Dire que l’Afrique ne dispose pas de femmes leaders est une insulte à toutes ces braves dames qui suent sous le soleil dans les champs etc. C’est un véritable mépris pour ces amazones des temps modernes qui gravissent les échelons les plus élevés dans l’administration, dans l’entrepreunariat et dans les enjeux internationaux et continentaux pour impacter l’Afrique et le monde. L’Afrique est l’un des continents ayant le plus de femmes leaders. Du moins, si la compréhension du leadership ne se limite pas dans les bureaux et dans les comportements vestimentaires.

 Le développement de la femme se fera avec les femmes ou ne se fera pas. C’est une évidence. Au Togo, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le développement de la femme togolaise est au cœur des préoccupations de l’action gouvernementale. Le Chef de l’Etat veille à ce qu’elles contribuent à juste titre à la construction de notre pays sur tous les plans, économiques, politiques et sociales.

Avec l’inclusion financière et sociale, nous assistons à l’ »emporwement » des femmes sur le continent.  Elles s’imposent par leur savoir-faire et leurs ingéniosités.

Comment se porte le secteur de l’entrepreneuriat rural togolais ?

L’agriculture est le socle de l’économie togolaise. Elle emploie plus de 70% des bras valides. D’où la nécessité pour le gouvernement d’accorder à ce secteur toute l’importance qu’il faut. Plusieurs actions sont donc menées pour que, comme l’exprime la vision du Chef de l’Etat, l’agriculture ne soit plus seulement pour la survie mais participe mieux à l’emploi des jeunes et des femmes. Là également, d’importants efforts se font conformément à l’axe 2 du plan national de développement pour amener les jeunes à la terre et leur fournir des conditions de travail agréables. Comme le disait le Chef de l’Etat à Tsévié une fois, ce qui fait que les jeunes fuient la terre, ce n’est pas qu’ils sont paresseux. C’est à cause des conditions difficiles avec peu de rentabilité. Le gouvernement s’emploie donc à inverser la tendance en améliorant les conditions de travail et faisant en sorte que l’agriculture devienne une entreprise. Le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (MIFA) joue un rôle très important dans l’atteinte de cet objectif. A notre niveau, nous avons le Projet national pour l’entrepreneuriat rural (PNPER) qui réalise des performances exceptionnelles. Grâce à ce projet, des centaines de jeunes ont des entreprises d’aviculture, de production de nourriture de poissons, de transformation de divers produits. C’est là la réalisation des ambitions du Chef de l’Etat. Pour être clair, au Togo, à grand pas, l’entrepreneuriat rural prend son envol.

Parlez nous brièvement de School Assur. Comment on en bénéficie ?

Vous constatez les initiatives du Président de la République. Si nous devons tout aborder, vous allez faire des parutions toute l’année et on n’aurait pas fini. School Assur, pour récapituler comme vous le demandez, c’est une initiative de protection sociale qui vise essentiellement le mieux-être des enfants scolarisés. C’est un grand pas vers l’assurance maladie universelle. Mais pour le moment, ce sont les élèves qui sont visés. Depuis bientôt trois ans, nous nous concentrons sur les élèves des établissements publics, primaires et secondaires. Dès l’inscription, l’élève a une dotation annuelle dont il pourra bénéficier s’il tombe malade au cours de l’année. Il arrive que pour certains, dans des conditions précises, on fasse des dépassements de la dotation. C’est sans distinction aucune. Tous les élèves du public en bénéficient sans distinctions aucunes. Nous sommes Togolais. Jusque-là, près de deux millions (1  888 119 exactement)  d’élèves en bénéficient. En moyenne sur l’ensemble du territoire 10 000 prises en charge sanitaires sont effectuées au titre du programme.

En deux mots, dites nous. Le secteur informel contribue à hauteur de 80% à l’économie togolaise, sa formalisation n’entacherait-elle pas son apport à l’économie du pays ?

C’est exactement le contraire. La formalisation des acteurs informels est bénéfique non seulement pour l’économie nationale mais aussi et surtout pour ceux qui y évoluent. Avec les activités de sensibilisation et d’accompagnement que mène la DOSI, beaucoup d’acteurs commencent à comprennent et font leur mutation. Ils pourront en passant le cap, bénéficier de tous les outils d’accompagnement que notre pays a mis à disposition des personnes économiquement actifs. Je veux citer par la les dispositions fiscales adaptées, des facilités d’accès au financement, des mesures sociales d’accompagnement. Il ne faut pas oublier qu’il y’a un travail formidable qui a été fait sous le Leadership du Chef de l’Etat pour l’amélioration du climat des affaires, les partenaires au developpement ainsi les institutions internationales sont unanimes sur la question au premier rang desquels la Banque Mondiale. Il est donc tout a fait normal que des togolais bien que très actifs et d’un apport non négligeable au développement soient également accompagnés pour y participer pleinement.

Parlons, un peu de la jeunesse togolaise. Vous êtes l’une des figures du Mouvement des Jeunes UNIR (MJU), quelles sont les vraies préoccupations de la jeunesse togolaise aujourd’hui, après tous les contacts que vous avez eus avec cette classe d’âge ?

C’est vrai que nous aurions voulu qu’on aborde essentiellement les questions de développement. Mais en réalité, la politique aussi est un outil de développement. Car tous les jeunes qui s’engagent en politique, en tant que militant ou leader, n’ont qu’une aspiration : apporter leur contribution au développement de leur pays à travers le service à l’endroit de leurs frères et sœurs. Il est possible que cela soit un peu galvaudé, mais au MJU, le Bureau National fait tout pour que les questions de développement des jeunes togolais prévalent sur les intérêts personnels.

C’est ainsi qu’il nous est arrivé de constater que la préoccupation majeure des jeunes aujourd’hui, c’est la question de l’emploi. Ils vont à l’université, finissent leurs études mais sont dans le chômage. Ils apprennent parfois des métiers mais faute de clients, disent-ils, tombent dans le chômage ou plus exactement le sous-emploi. C’est une réalité propre à tous les pays de la sous-région et auquel le Chef de l’Etat s’emploie.

Mais il est nécessaire que les jeunes sortent de leur tête d’être nécessairement fonctionnaire ou de travailler dans des bureaux. Selon les études de la Banque mondiale, c’est le secteur privé et l’auto-emploi qui sont les meilleures sources d’emploi au monde. Et sous le leadership de notre #CHAMPION beaucoup d’initiatives ont été prises en faveur des jeunes pour faciliter leur intégration économique : PAIEJ, FAIEJ, ANPGF, MIFA, PNPER, ANPE, la mesure des 25% de marchés publics etc….. Vous avez certainement noté la longue liste d’initiatives pour la promotion de l’emploi des jeunes.

A la veille de la présidentielle de 2020, quel est le mot d’ordre au MJU ?

Nous n’avons pas changé de mot d’ordre et le Parti non plus. Il est d’être à l’écoute des jeunes pour répondre le mieux possible à leurs besoins. C’est la seule ambition du Chef de l’État.

Naturellement, nous nous préparons pour l’élection présidentielle en poursuivant les contacts avec la population pour plus d’efficacité.

 Nous abordons cette élection, comme toujours, avec l’humilité de ceux qui ont le sens du service de la Nation. Notre candidat, nous l’espérons, aura le suffrage des togolais en toute transparence et parce qu’il proposera un programme clair pour le Togo et les Togolais. Mais encore une fois, seul le peuple est souverain et il lui reviendra de s’exprimer le moment venu.

Nous l’avons affirmé à plusieurs reprises :  La jeunesse togolaise sait là où se trouvent ses intérêts et quel candidat est à leur ecoute. Assurément, elle ne suivra pas les marchands d’illusions ou des aventuriers ou encore  les abonnés aux attaques personnelles. Nous devons parler de développement, de consolidation de la démocratie et de paix. C’est ce qui importe dans l’œuvre de construction de la cité.

 Et c’est cela le mot d’ordre du MJU : parler des actions de développement du Chef de l’Etat qui montrent qu’il est l’homme de la situation pour notre Pays et appeler à la paix et à la concorde. Tous les acteurs politiques ont intérêt à aller dans ce sens pour l’intérêt de notre pays, le Togo.

Un mot de fin ?

Le developpement de notre pays se fera avec tous les fils et filles de la Nation. Nous pourrons même plus nous permettre de dire qu’il est en marche. Les résultats et les acquis obtenus ces dernières années sont la preuve que nous sommes sur la bonne voie. Ce miracle de la transformation profonde de notre pays est possible, nous y croyons tous et pour cela nous avons comme le disent les anglais « The rigth man at the rigth place », on peut complèter en disant « at the rigth time » . L’artisan des grands progrès du Togo ces dernières années c’est FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBE et cela est incontestable à moins d’être de très mauvaise foi.