Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

RDC, Avis de L’OIF sur le fichier et recommandations

Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l'OIF

 L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a livré, vendredi  25 mai dernier, ses résultats sur l’audit du fichier électoral effectué entre le 6 et le 26 mai  2018. «Un fichier inclusif, exhaustif et actualisé, mais perfectible », selon l’institution qui a ensuite fait des recommandations.

Le comité d’audit du fichier comprenait, en plus des membres de la mission de l’OIF, sept membres désignés par la CENI, 22 observateurs venant de l’opposition, de la majorité présidentielle, de la société civile, de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE).

Cet audit a été commandité dans le but d’améliorer la qualité du fichier électoral déjà pointé du doigt par une partie de l’opposition congolaise. Il visait principalement à apprécier l’intégrité et l’inclusivité des données collectées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). A la fin de sa mission, l’équipe de l’OIF a conclu que ce fichier électoral est « inclusif, exhaustif et actualisé », mais surtout perfectible. Sur un point, l’OIF ne cache pas son embarras : 16,6% ont une identité bien établie.

En effet, 1/5 des électeurs enrôlés ont été enregistrés sans empreintes digitales. C’est l’une des principales données révélées par la mission, et le chiffre avait déjà filtré tant il inquiétait les experts de la société civile et de l’opposition. Et l’audit n’a pas permis d’expliquer ce phénomène, qui toucherait toutes les provinces (certaines plus que d’autres). L’OIF attend de la CENI une explication.

En outre, plus de 2% des cartes vierges ne sont pas revenues à la Commission électorale, ce qui représente tout de même un million de cartes dans la nature. Si on les ajoute aux 6 millions de cartes distribuées aux doublons et aux mineurs, cela pourrait faire au moins 7 millions de personnes avec des cartes qui ne devraient pas avoir le droit de voter.

Toutefois, tous ces dysfonctionnements ne remettent pas en cause la qualité d’électeur pour ceux qui ont voté sans avoir fourni une empreinte à l’enrôlement, ou à qui il manque des données, des photos et des formulaires d’inscription.

La mission d’audit recommande des enquêtes approfondies et des sanctions, notamment contre les agents électeurs dans les provinces du Sankuru et de la Tshuapa. Le général Siaka Sangaré, chef de la mission d’audit, assure qu’appliquer les recommandations de court terme n’aura pas de conséquence sur le calendrier électoral.

Il faut rappeler qu’en avril dernier, la CENI avait publié le fichier électoral reconnaissant 40 287 387 électeurs sur l’ensemble de la RDC. 5 381.763 doublons et 902 290 mineurs avaient été radiés, après toilettage du fichier.

TM