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Réélection du Togo au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, une reconnaissance de la communauté internationale pour des avancées constatées ?

Komi Selom Klassou

Le vendredi dernier, le Conseil des droits de l’Homme des Nations- unies a réélu le Togo pour un nouveau mandat de deux ans, par 181 voix. Si cette nouvelle réjouit et renforce la fierté de bon nombre de nos concitoyens, dans certains milieux, c’est une réélection qui fera certainement couler assez d’encre et de salive. En effet, quelques-uns de nos compatriotes ne voient que du noir en matière de droits de l’Homme au Togo. Toutefois, en renouvelant sa confiance à notre pays, n’est-ce pas une reconnaissance de la part de la communauté internationale pour les efforts du Togo ?

La situation des droits de  l’Homme  a  toujours connu des variantes dans  notre  pays.  C’est-à-dire  qu’elle  connait des évolutions selon la période  que  nous  vivons. Comme ailleurs elle dépend beaucoup  de  la  situation socio-politique qui prévaut dans  le  pays.  C’est  ainsi qu’en  période  de  crise  où les  nerfs  sont mis à rude épreuve, il  est  courant d’assister à des violations des  droits de l’Homme de part et  d’autre. La crise politique née en  août  2017, en est l’illustration vivante et récente.

D’un  côté  les  militants  des partis  politiques  engagés dans  les  manifestations, encouragés  par  leurs leaders et l’effet de foule aidant, sont prêts à tout pour arriver à leurs  fins on entend même certains dire, « nous  irons  jusqu’à la mort, s’il le faut. Nos enfants  bénéficieront des fruits de notre labeur  ».

Avec  cette  mentalité,  ces personnes n’ont  plus  peur de voir leurs droits violés ou de violer ceux des autres.  C’est  ainsi  qu’elles s’en  prennent  violemment aux forces de l’ordre qu’elles  considèrent  alors comme  leurs  ennemis, et  pire  encore  à  d’autres compatriotes  qui  ne  se sentent pas concernés par les manifestations.

D’un  autre  côté,  les  forces de  l’ordre  motivées  par  la détermination  d’accomplir leur mission, d’obéir à leurs supérieurs, et la volonté de ne  pas  laisser  l’instabilité s’installer  dans  le  pays, se  donnent  entièrement.

Malheureusement,  il  arrive que  certains  membres  des forces de l’ordre voulant faire  preuve  d’un  zèle démesuré,  se  rendent coupables  d’actes  de violation des droits de l’Homme. Ces derniers ont souvent été d’ailleurs sanctionnés par le ministre de la Sécurité et de la Protection  civile.  Mais fondamentalement  et contrairement  à  certains pays  d’Afrique comme le Rwanda où se sont produits les pires atrocités de cette terre, le Togo a toujours su se  préserver.  En  dehors bien sûr de certaines périodes  malheureuses de  notre histoire  comme l’après  présidentielle  de 2005.

Mise à part  l’intégrité physique, il faut  relever que les Togolais  dans leur  ensemble  chaque jour  se  battent  pour  la satisfaction d’autres catégories  de  droits. Les droits civil,  politique, économique,  à  la  santé,  à l’éducation, les droits liés à  l’environnement. C’est une quête perpétuelle, et tous les Togolais doivent  y travailler.  Si  des  violations interviennent souvent, il  y a forcément des coupables, des bourreaux, mais nous  devons tous nous  questionner.

Qu’est-ce qui  pousse certaines personnes  même s’il  ne faut pas les  excuser à s’en prendre  à  d’autres  ?  Cette analyse nous aidera dans la quête de nos droits.Ainsi la réélection du Togo au Conseil  des  droits  de l’Homme des Nations unies, ne  signifie  pas  que  nous avons  20/20.  Au  contraire, c’est une reconnaissance pour les efforts déjà fournis et  une  invite  à  rester vigilant. C’est d’ailleurs une pression  de  plus.  Le  Togo va  siéger  avec  46  autres Etats dont  12  d’Afrique.

Ce  mandat  prend  effet  à partir  de  janvier  2019.  Le Burkina-Faso, le Cameroun, l’Erythrée et la Somalie sont les pays de la zone Afrique qui  ont  été  élus  en  même temps que le Togo.

La rédaction