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Sauver notre économie, malgré les incompréhensions

Activités au grand marché à Lomé

La crise politique que nous vivons depuis bientôt un an, donne un coup de massue sévère à notre économie. Plusieurs enquêtes et études l’attestent. Par exemple, l’enquête publiée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) en avril dernier sur l’impact de la crise sur les entreprises, notamment du secteur privé permet de se rendre à l’évidence que 72% des entreprises ont enregistré une baisse de 25% à 50% de leurs chiffres d’affaires au second semestre de 2017.

Une récente mission du Fonds monétaire international (FMI) au Togo, a également noté un « ralentissement de l’activité économique au deuxième semestre de 2017, à la suite des troubles sociopolitiques ».

Si  face à cette situation, qui n’élève aucun Togolais, certains compatriotes peuvent encore se permettre d’appeler à une journée de cessation d’activités, nous pouvons imaginer combien, ceux-là  se  trouvent à  des années-lumière  de  cette terne réalité qui ronge notre pays et de leur cynique refus d’aider à relever une économie –qui malgré sa vocation, ses ambitions à bien tourner – se retrouve chancelante.

Ce n’est pas la CCIT, cet établissement public, ayant rôle d’être une véritable interface  entre  le  monde des  affaires et  les  pouvoirs publics, qui cautionnerait pareille aberration. Saisissant ainsi son bâton de pèlerin, dans cette situation où le ras-le-bol  des  populations  laisse insensible une Coalition des 14 partis accrochée à sa politique du « tout ou rien », la CCIT a conversé avec une délégation de ce regroupement de l’opposition hier mercredi à son siège à Lomé.

On peut aisément deviner l’objectif de la rencontre et espérer que cette rencontre porte des fruits, c’est-à-dire aboutisse à ce que la Coalition revienne sur sa décision de faire tenir cette journée morte le lundi. Il faut espérer que cette rencontre – C14 et CCIT- ne se limite pasà son caractère fair-play que les uns et les autres ont salué, surtout en soulignant la volonté des partis de la C14 d’aller à cette rencontre. Les connaissant, c’est une belle surprise et cela mérite des applaudissements nourris de notre  part. Est-ce  un signe de sagesse qui gagnerait le rang de cette coalition, ayant essuyé plusieurs échecs dans ses plans ces derniers temps et étant à bout de stratégies et de souffle, après un an de manifestations, sans le moindre résultat ?

Peut-être, le courage et le sens de responsabilité qui restent à souligner dans cette démarche de la CCIT vont bien  suffire  pour  déclencher la prise de hauteur chez des leaders de cette coalition.

Et  la CCIT mérite une fière chandelle, car elle démontre à travers ce geste, qu’elle refuse de voir le Togo comme un bateau à la dérive jeté au beau milieu de la mer, au caprice du vent, et le capitaine – que tous les leaders politiques incarnent –  refuse de réagir malgré l’intensité forte de la tempête.

Cette attitude non rassurante, non recommandée et non recommandable  doit  faire place à celle du capitaine qui se bat jusqu’à la dernière énergie pour sauver le navire, pour ainsi désigner notre économie qui tangue affreusement sur la mer.

Dieudonné Korolakina