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Standard & Poor’s/ Le Togo obtient la note « B »

Standard & Poors / Credit Photo: Michael Nagle/Bloomberg

L’agence de notation financière américaine Standard & Poor’s a attribué une note « B » au Togo le vendredi 31 mai dernier. Le pays est crédité des cotes « B/B » avec des perspectives stables.

Il s’agit des toutes premières notes de crédit souveraines à long et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale obtenues par le Togo. L’agence de notation financière américaine a octroyé au pays des cotes « B/B ». L’agence américaine Standard & Poor’s indique que ces notations sont « limitées par des risques sociopolitiques, le faible revenu par habitant du Togo, ses besoins extérieurs et budgétaires importants et ses antécédents d’endettement en augmentation rapide ».

Des retombées des infrastructures

Standard & Poor’s indique quand même que les retombées de la modernisation des infrastructures notamment le Port autonome de Lomé et l’Aéroport internationale Gnassingbé Eyadema permettraient d’accélérer la croissance de l’économie togolaise. « Nous prévoyons que l’activité économique bénéficiera de la récente modernisation d’infrastructures clés, comme l’achèvement de vastes travaux au port de Lomé, qui est actuellement le seul port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest, et l’ouverture du nouveau terminal de l’aéroport GnassingbéEyadema en 2016 », indique Standard & Poor’s.

En 2018, le Port autonome de Lomé (Pal) a enregistré une augmentation d’environ 90 navires accostés. Pour cette année, 1 461 navires ont accosté dans les eaux togolaises, contre 1 375 en 2017. Le chiffre d’affaires du port de Lomé est en hausse de plus de 10%. Le trafic transbordement a également progressé de +18,58%. En Afrique de l’ouest, le Burkina est l’une des importantes destinations des marchandises en provenance du Pal. Le trafic vers ce pays est de +26,74% sur un an.

La dynamique du trafic conteneurs est portée par le transbordement qui est de plus de 64,33% du trafic global du port en 2018. Cette croissance devrait se poursuivre avec la modernisation du port de Lomé. Terminal Investment Limited (Til), filiale du groupe Mediterranean Shipping Company (MSC) a octroyé un financement de 500 millions d’euros pour permettre à Lomé de gérer 4 millions de conteneurs par an sur les dix prochaines années. L’agence de notation Standard & Poor’s note que grâce au Port de Lomé, l’économie togolaise devrait bénéficier de la demande de ses principaux partenaires commerciaux.

Des efforts restent à faire

S&P est revenu sur le Plan national de développement (PND) et met en garde contre les risques politiques et sociaux. « Les risques politiques et sociaux à moyen et long terme sont importants à notre avis et pourraient décourager les investisseurs privés … nous prévoyons une croissance moyenne du PIB réel d’environ 5 % entre 2019 et 2022. », souligne Standard & Poor’s. L’agence américaine précise que le pays doit encore fournir d’efforts dans les secteurs de l’électricité, des télécommunications, et même des infrastructures. L’agence de notation a salué les réformes entreprises par le pays et reconnaît le bond du Togo dans le rapport Doing Business 2019 qui lui a permis d’être classé « au premier rang des pays réformateurs en Afrique pour la création d’entreprises, les permis de construire, la connexion électrique, le paiement des taxes, le transfert de propriété et l’exécution des contrats ». Elle a également souligné que « cet élan se poursuivra graduellement au cours des prochaines années ».

« Nous pourrions relever les notes si la croissance économique du Togo devenait nettement plus forte que prévu et si les déficits extérieurs et budgétaires et la dette publique nette en pourcentage du PIB diminuaient sensiblement », ajoute Standard & Poor’s. Fin février dernier, le taux d’endettement du pays était de l’ordre de 70,7% dont 50,7% de dette intérieure du PIB et 20% de dette extérieure du PIB. « Le gouvernement est résolument engagé dans une politique vertueuse de réformes, d’assainissement de ses finances publiques, de consolidation budgétaire et de stabilisation de son cadre macroéconomique ainsi que de maîtrise de son endettement », avait indiqué le ministre de l’Economie et des Finances Sani Yaya lors de la 44ème réunion annuelle de la Banque islamique de développement (BID). Le ministre avait souligné que le Togo bénéficie d’un cadre macroéconomique stable avec un taux de croissance moyen supérieur à 5%. L’inflation est maîtrisée à moins de 2%.

Source : togofirst.com