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Tout va bien, malgré les illusions des « croque-morts » politiques

Illustration de la rédaction

Des croque-morts politiques togolais ont voulu encore bondir sur de récents événements isolés du weekend dernier pour faire croire au monde entier que tout va mal dans leur pays. Pourtant le même weekend à Lomé, la Foire commerciale qui tirait vers sa fin a enregistré un pic de visites record. « Plus de 100.000 visiteurs », selon les chiffres avancés par les organisateurs, pour le seul weekend. Le site des expositions de la Foire de Lomé était indiscutablement bondé de monde.

Si tant Lomé était devenue « une ville sinistre », comme tentait d’illusionner certains, alors on pourra bien leur opposer la question : d’où sortaient tous ces dizaine de milliers de curieux pour visiter la 15ème Foire internationale de Lomé ? Est-ce des extraterrestres  défiant « des pluies de coups de feux » qui s’abattaient alors sur Lomé, sous la loupe subjective et passionnée des gens qui promettent tous les miracles depuis août 2017 aux Togolais ?

Mieux, le même samedi, dans la soirée, la marque de vêtements « Nadiaka »,  par  son  défilé  « l’Afrique qui brille» a illuminé un lieu sis sur les hauteurs du quartier Bè, un quartier curieusement toujours présenté comme frondeur, acquis à une certaine opposition.

Mais le quartier Bè a accepté les lumières des projecteurs de Nadiaka, avec du beau et grand monde qui voulait toucher du doigt la réalité de ce spectacle. Une soirée, à l’occasion de la célébration des 15 ans d’existence de la marque, qui de l’avis de tous les participants, était une belle réussite ayant drainé  la  fine  fleur  des mannequins du continent devant un parterre de personnalités publiques, d’autorités politiques, traditionnelles, religieuses, des diplomates ainsi que des professionnels de la mode…

Ces deux exemples suffisent  et  attestent du sacré décalage entre ce que les vendeurs des images de morts veulent nous faire avaler et la réalité de la vie à Lomé….

S’il y a une leçon très simple à tirer de cette triste dichotomie, avec courage, surtout pour les croque-morts politiques, vendeurs d’illusion, c’est que les malentendus voire remous politiques qui arrivent – et c’est de l’ordre normal des choses – ne devraient pas nous faire oublier l’essentiel : l’avenir du pays. Il ne dépend pas seulement des politiques, il dépend d’ailleurs faiblement de l’action des politiques ou de l’action de l’État. Mais avant tout et surtout des citoyens, c’est-à-dire de nous-mêmes.

Nous ne devons pas éluder les vraies questions qui se posent et qui s’imposent. Dans quel Togo voulons-nous vivre ? Quel pays lèguerons-nous aux enfants  d’aujourd’hui?

En  plus  des  défis  de leur époque, devront-ils affronter les situations inextricables que nous aurions fabriquées, les problèmes dont nous aurions sans cesse retardé la solution ?

L’heure des réformes a sonné, cela est vrai. Mais l’heure des questionnements courageux, également. On ne peut plus les retarder.

Espérons que chaque Togolais, qu’il soit de la majorité actuelle, de la future majorité qui se dégagera après le 20 décembre, qu’il soit de l’opposition, agira désormais avec force détermination pour protéger le Togo et les valeurs citoyennes et de vie qu’il devrait abriter, des destructions irréversibles. Nous sommes tous concernés et avons du pain sur la planche. Mais c’est un casse-tête que nous pouvons surmonter, si nous nous mettons au travail.

Dieudonné Korolakina