Activisme politique : Folly Satchivi décide enfin de mener le combat qui en vaut la peine

Folly Satchivi s'exprimant aux micros des journalistes

L’activiste politique togolais Folly Satchivi semble s’être réveillé d’un long et profond sommeil. Il semble enfin avoir compris qu’il s’était trompé de combat et d’adversaire et que « l’ennemi est dans sa propre bergerie ». Il décide donc de mener la purge. Ce n’est pas encore tard en tout cas. Mais, vivement qu’il n’en sorte pas complètement démoli.

Après avoir passé ses années d’université à apprendre l’activisme politique, Folly Satchivi a décidé il y a peu de descendre dans l’arène. Il a profité de la crise politique du 19 août 2017 pour s’illustrer. Il a créé le mouvement « en aucun cas », allusion faite à l’article 59 de la Constitution du 14 octobre 1992 dans sa forme originelle. La Coalition des 14 a réclamé pendant des mois le retour à cette formulation, mais en vain.

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Les opposants voulaient visiblement trouver un moyen d’exclure Faure Gnassingbé, le candidat du parti au pouvoir, de l’élection présidentielle de 2020. Celui-ci a non seulement participé à cette compétition électorale, mais a remporté aussi la victoire, à une majorité écrasante. Mais, à l’époque, Folly Satchivi se croyait pousser des ailes pour empêcher cette candidature.

Il n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer que le président Faure était son adversaire n°1. Ayant décidé de jouer à l’anarchiste, l’apprenti politicien n’a pas échappé aux cellules de la prison civile de Lomé. À son retour, il a voulu montrer que cette détention n’a pas eu raison de sa détermination. Mais, cette fois-ci c’est avec prudence qu’il tâtait le terrain.

Après la présidentielle, même s’il s’est associé au combat d’Agbéyomé Kodjo, il n’a pas pris le risque de s’exposer pour une telle cause. Si le principal intéressé a été obligé de se cacher, ce n’est pas lui qui fera le poids. En tout cas, Folly Satchivi n’est pas prêt à retourner dans sa cellule. Suite à des appels à manifester qui n’ont pas reçu de réponses favorables de la part des Togolais, il semble vouloir changer de fusil d’épaule.

Il donne l’impression de vouloir faire une autocritique et invite les grands leaders de l’opposition à cet exercice. « Il est important qu’on se parle. Nous devons nous confesser les uns aux autres, nous regarder en face et nous dire, l’un à l’autre, nos 4 vérités, nous boxer s’il le faut, mais sortir à l’issue de cette rencontre, avec un cœur net, un nouveau contrat social et une volonté commune d’aller de l’avant », a-t-il déclaré il y a quelques jours.

Un revirement surprenant. C’est une rare fois qu’au sein de l’opposition, quelqu’un parle de remise en cause. Mais, Folly Satchivi a-t-il la carrure nécessaire pour entreprendre une telle démarche ? Si les égos demeurent, il est clair que monsieur Satchivi va au-devant de gros ennuis. En tout cas, le temps nous permettra de voir s’il a réussi ou non.