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Affaire d’espionnage : l’épisode du Pegasus n’est que la face émergée de l’iceberg!

Atchadam, Kodjo, Dosseh, des personnalités qui seraient espionnées

L’affaire d’espionnage à base du logiciel israélien Pegasus continue de faire des révélations. Le weekend dernier, l’on a appris que plus de 300 numéros togolais apparaîtraient sur la liste des cibles potentielles. Parmi eux, de gros morceaux comme l’ancien Premier ministre Agbéyomé Messan Kodjo, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 février 2020, le président du Parti national panafricain (PNP) Tchikpi Atchadam, le premier responsable du mouvement Togo Debout, le professeur David Dosseh, des journalistes comme Carlos Ketohou, Ferdinand Ayité et Luc Abaki. Même si l’Etat togolais n’a pas encore officiellement réagi sur cette affaire, tout le monde sait que c’est du bruit pour rien. Qui ignore aujourd’hui les moyens utilisés par les services de renseignement pour parvenir à leurs fins ?

 

Plus la technologie évolue, plus les Etats acquièrent des moyens plus sophistiqués pour surveiller les personnes ou les groupes qui pourraient constituer une menace pour eux. L’espionnage ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, il y avait même des personnes qui étaient des professionnels de l’espionnage (espions russes, américains, britanniques etc…) bien formés, que l’on envoyait dans les pays rivaux afin qu’ils collectent des informations utiles. Les espions existent encore aujourd’hui même si la technologie leur facilite la tâche. Pegasus n’est qu’un moyen parmi tant d’autres pour surveiller les populations du monde entier. On en parle comme si les Etats ne disposent pas de mille moyens pour découvrir ce qu’ils ont envie de découvrir.

Qu’est-ce qui prouve d’ailleurs que ce n’est pas une diversion ? un « os » jeté « aux chiens » pour les occuper pendant que le vrai espionnage est en cours. Ou encore, cela ne serait-il pas une nouvelle guerre commerciale, visant à faire perdre des clients à une société qui gagne de l’envergure dans le monde ? On sait que d’autres pays développent des outils de surveillance et aimeraient certainement aussi récolter des milliards.

La course à la conquête de l’espace n’est pas pour seulement mettre des chaînes de télévision sur satellite. Les grands du monde se bousculent dans l’inconnu de l’univers pour continuer à surveiller les autres pays. Si vous utilisez internet aujourd’hui et que vous êtes surpris qu’on vous surveille ou qu’on vous espionne, c’est que vous êtes naïfs. Nos données personnelles circulent abondamment aujourd’hui.

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Vos seules empreintes digitales suffisent pour qu’on vous suive à la trace. La seule vie privée qui nous reste, c’est peut-être lorsque nous sommes nus dans notre chambre. Mais là encore, rien n’est sûr à 100%. Si on décide de vous espionner jusque dans votre intimité, vous n’y verrez que du feu. D’ailleurs, certains, à travers les sextapes, ont déjà tout mis sur la place publique. Maintenant, pour revenir à l’espionnage lui-même, qu’est-ce qui étonne au juste certains au sein de l’opinion ?

À l’allure où évolue le monde, les Etats peuvent-ils vraiment se passer de l’espionnage ? Même les régimes les plus démocratiques font de l’espionnage. Qu’on le veuille ou pas, certaines personnes constituent des menaces. Par leurs agissements, leurs activités, leurs propos etc… Elles se constituent elles-mêmes des cibles privilégiées de surveillance. Un acteur politique, surtout qui menace un régime en place dans un pays, ne peut pas rester sans surveillance, même s’il est à l’extérieur.

En ce qui concerne les journalistes, il faut reconnaître que ce sont des personnes qui brassent d’importantes informations et qui sont susceptibles de rentrer en contact avec des individus que des pouvoirs redoutent. Il arrive qu’un terroriste entre en contact avec un journaliste pour faire passer une information. Il revient au journaliste de trouver les moyens de cacher ses sources et informations. Et puis, tant que le journaliste ne trempe pas dans des activités douteuses, il n’a pas à avoir peur d’une quelconque surveillance. Parce que, encore une fois, il est très difficile aujourd’hui d’y échapper. L’on dira que c’est antidémocratique. Mais, pour un gouvernement, entre la sécurité intérieure et les principes dits « démocratiques », le choix est vite fait.

Edem Dadzie