Depuis l’investiture du chef de l’Etat Faure Gnassingbé pour son quatrième mandat, plusieurs appels à la démission sont lancés à l’endroit du Premier ministre Komi Selom Klassou. Pendant ce temps, ce dernier continue de mener l’action gouvernementale avec efficacité. Il s’illustre notamment sur le plan de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Mais franchement, est-ce que l’on n’en fait pas un peu trop pour cette affaire de démission ?
Beaucoup sont d’avis que dans la pratique démocratique, il est de tradition que le gouvernement démissionne aux lendemains de chaque élection. Les mêmes personnes sont d’accords sur le fait que ce n’est pas obligatoire. Ce n’est pas parce que la France vient de connaître un changement de gouvernement que le Togo devrait faire de même. Ce sont les mêmes personnes qui disent souvent que le Togo aime trop faire du suivisme, notamment envers l’ancienne métropole.
Il est vrai que le Dr Klassou a battu le record de longévité au poste de Premier ministre dans notre pays. Mais n’est-ce pas aussi le signe qu’il a su bien gérer les défis qui s’imposaient à la gouvernance du pays ? Crise dans l’éducation, la santé, crise politique du 19 août 2017, crise sanitaire de la Covid-19, validation et lancement du Plan national de développement (PND 2018-2022) etc… le monsieur a été de tous les combats majeurs que le pays a connu ces cinq dernières années. « Même si l’on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaitre qu’il court vite ». Tout n’a pas été parfait. La gouvernance sous le Premier ministre Klassou a connu quelques faiblesses qu’il faut avoir le courage de relever. Mais, c’est aussi le gouvernement qui aura été le moins critiqué.
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Il est vrai que même les bonnes choses prennent fin. Mais, faut-il donner l’impression que l’on veut chasser le Dr Klassou de son poste ? Est-ce ainsi que l’on doit dire merci à quelqu’un pour ses bons et loyaux services à l’endroit des Togolais ? Le PM démissionnera sans doute au bon moment. Mais, alors que le pays est en train de gérer une crise sanitaire sans précédent, seul le sommet de l’Etat peut valablement décider de la marche à suivre.
Le changement d’un gouvernement devrait-il être la priorité à ce jour ? En tout cas, pour l’instant, rien n’empêche les membres du gouvernement de travailler. Et si certains devraient être finalement remplacés, la continuité du service public s’imposera. La Constitution togolaise à son article 66 alinéas 1 stipule : « le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions ».
Certains pensent que Faure Gnassingbé est trop lent à constituer un nouveau gouvernement. Ils ont peut-être raison. Mais à ce jour, l’autorité est-elle absente ? Loin de là. La preuve, c’est que le Togo est l’un des rares à avoir du succès dans la lutte contre le coronavirus. Tant le chef de l’Etat que son Premier ministre ont géré cette crise avec dextérité.
On peut reprocher beaucoup de choses au pouvoir togolais. Mais ayons l’honnêteté de reconnaitre qu’il tient pour l’instant le bon bout. Tout en souhaitant que l’on fasse mieux, il faudrait arrêter ce débat stérile qui consiste à s’attaquer à un dirigeant qui a fait ses preuves. Lorsque celui à qui les Togolais ont librement confié leur destiné l’aura décidé, le Togo connaitra un nouveau gouvernement.
Edem Dadzie
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