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Arts & Culture au Togo : quelle vie pour les artistes, pendant et après la pandémie ?

L’humanité n’oubliera pas de sitôt l’année 2020 qui vient de s’écouler. Elle a été marquante sur tous les fronts. Cette pandémie sanitaire  n’a épargné aucun secteur d’activité et, le domaine culturel a payé le lourd tribut. Les TIC n’ont jamais servi à l’humain autant qu’en 2020. Les artistes ont surtout maintenu les liens avec leurs fans grâce aux réseaux (FaceBook, Instagram…). Nous sommes en 2021, le moment présent reste ce que nous possédons. Quels sont les défis de l’heure dans le secteur artistique et culturel au Togo ?

Tout comme les questions environnementales, sanitaires ou éducatives occupent une place prépondérante dans la gestion de l’Etat, l’essor des arts et de la culture devrait également préoccuper nos nations, mais hélas ! En prenant en compte le Fonds d’aide à la culture (FAC), l’effort de l’Etat togolais quant à l’essor des arts et de la culture au Togo est louable. Cependant, il y a une kyrielle de défis à relever dans le domaine culturel.

Un tour d’horizon des activités culturelles en 2020

La majorité des manifestations culturelles en 2020 se sont déroulées en ligne ; en raison de l’obligation de respecter les mesures barrières. Cette période difficile de la pandémie a montré non seulement la force des arts et de la culture, en plus de leur importance dans la société. Depuis mars 2020, les activités artistiques se sont estompées pour reprendre timidement vers juillet 2020. C’était une période de dure résilience pour chaque artiste si cela ne l’est toujours.  En effet, il y a eu des dédicaces de livre, des soirées de spectacle ou encore des sorties de singles. Et, ces artistes n’ont jamais caché leur désarroi tout au long de cette période de confinement où toutes les activités culturelles ont été suspendues.

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Des défis non négligeables !

Le secteur culturel togolais souffre sérieusement d’un manque de politique culturelle. D’ailleurs, ce n’est pas une information. Certes, tout n’est pas aussi rose sous d’autres cieux. Cependant, le Togo donne toujours l’impression d’être à la traîne en matière culturelle. Le presque seul Festival d’envergure nationale est le Festival national des danses traditionnelles (Fesnad). Justement, il est organisé dans le cadre des festivités marquant l’accession du Togo à la souveraineté internationale. Ayant pour but de préserver et de promouvoir la diversité des danses traditionnelles du Togo, le Fesnad reste une initiative louable. Néanmoins, il faudrait que le Togo dispose d’un plan solide et stratégique pour un épanouissement efficient du domaine des arts et de la culture au Togo.

Aussi, avant d’aborder toute éclosion dudit secteur, faudrait-il penser au prime abord à la mise en place des structures pouvant s’impliquer efficacement dans la gestion culturelle du pays. C’est bien beau qu’un tant soit peu les acteurs culturels font de leur possible pour porter haut les couleurs togolaises à travers diverses manifestations culturelles, même s’il y a un manque criard d’édifices pouvant accueillir ces activités culturelles.

Précisément, la création des espaces culturels reste un défi majeur. Il y a de quoi être redevable aux instituts comme l’Institut français du Togo ou encore l’Institute Goethe ; jusqu’ici, ces instituts n’ont ménagé aucun effort pour soutenir la culture togolaise. Et si nous supposions que ces instituts n’existaient pas ? Est-ce que cela voudrait dire que le secteur culturel togolais se porterait aussi mal qu’il ne l’est déjà ? Aujourd’hui, l’heure n’est vraiment plus au gros discours. Il faudrait poser des actions concrètes qui pourraient faire avancer au mieux la culture au Togo.

Comment peut-on s’attendre à l’émergence du cinéma togolais par exemple, si le Togo ne dispose pas des productions de qualité, encore moins des salles de cinéma ? Autant l’Etat s’engage dans les autres secteurs d’activités, autant il doit  s’investir au maximum dans celui de la culture.

 

Quels objectifs pour quels résultats ?

D’après un adage courant,  même si on ne sait pas où l’on va il faut savoir d’où l’on vient. En réalité, c’est inadmissible de ne pas savoir exactement où l’on va. L’ignorance de là où l’on se rend revient à normaliser l’anormal. A un moment donné, il faudrait que les autorités culturelles sachent ce qu’elles veulent pour le secteur culturel. Le ministère en charge de la Culture devrait définir des objectifs précis afin d’assainir ce domaine en question au Togo. Autant il y a des disciplines artistiques dans notre pays autant on dénote des bizarreries dans ces différentes disciplines. Que l’Etat ne pourrait pas à lui seul tout réaliser dans ce pays est une chose. Et, que l’Etat ne s’investit pas assez ou mieux ne s’implique pas comme il le faut dans un secteur, en est une autre.

Le secteur culturel togolais semble suivre le vent de la vie

Comme quoi on ne peut pas vivre sans aucun objectif. C’est impossible. Ainsi le secteur culturel au Togo va où le vent l’amène. Il faudrait remarquer que le desk  « Arts & Culture » est très négligé sous nos cieux. Les critiques d’arts, les journalistes culturels se comptent sur les doigts d’une main pendant que les promoteurs culturels sortis de nulle part pullulent. Pour une seule cause : l’homme cherche l’argent. Aussi faudrait-il se demander de quelle promotion culturelle parle-t-on. Ce n’est plus un secret pour personne que les artistes togolais (l’ancienne génération, toute discipline confondue) sont mieux connus à l’international que dans leur propre pays. A qui la faute ? Comment le public peut-il repérer un artiste (ancienne génération comme la nouvelle génération) si ce dernier pense que c’est lui qui fait une faveur à un journaliste en lui accordant une interview afin qu’on produise un article sur lui ?

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Le vent de la vie dans le secteur culturel au Togo n’est rien d’autre que le fait de se contenter du peu en attendant que la vie se charge du reste. D’ailleurs, la règle d’or dans la cité culturelle togolaise, un constat subjectif est : chacun s’assoit, le bon Dieu fera pleuvoir sa manne.

La rédaction du quotidien TogoMatin souhaite une merveilleuse année 2021 au secteur togolais des arts et de la culture et, que cette année puisse être couronnée de bonnes résolutions pour l’éclosion de la culture togolaise.

Nadia Edodji