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Bénin/Justice : la Cour d’appel de Cotonou réduit la peine du journaliste Ignace Sossou

Ignace Sossou

Peine réduite pour le journaliste béninois Ignace Sossou. Condamné en décembre 2019 à 18 mois de prison ferme et d’une amende de 200 mille francs, la Cour d’appel de Cotonou, dans son délibéré du mardi 19 mai 2020, vient de réduire la peine à 12 mois de prison ferme et d’une amende de 500 mille francs. Une décision qui ne surprend pas, même si les avocats de la défense estiment que la justice béninoise a raté l’occasion de redorer son blason.

Pour la défense, les actes reprochés au journaliste ne devraient pas faire objet d’une action en justice mais d’un droit de réponse. « Lorsqu’il y a des erreurs dans sa publication, on exige un droit de réponse. On ne poursuit pas ». Pour Me Dossou Robert, Ignace Sossou n’a commis aucune infraction pénale justifiant une peine d’emprisonnement. Malheureusement, le pouvoir béninois a choisi la voie du muselage de la presse pour encore noircir l’image de la justice aux yeux du monde.

Interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre 2019, le journaliste Ignace Sossou a été reconnu coupable des faits de harcèlement par le biais des moyens de communication électronique. Concrètement, le journaliste a relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur en live-tweets, lors d’un séminaire organisé à Cotonou par CFI. Il sera, par la suite, accusé d’avoir sorti les propos de leur contexte. Un acte qualifié de « harcèlement » par l’accusation qui soutient que le journaliste, en agissant ainsi, a causé « une détresse émotionnelle au plaignant ».

Interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre 2019, le journaliste Ignace Sossou a été reconnu coupable des faits de harcèlement par le biais des moyens de communication électronique suivant les dispositions de l’article 550 de la Loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant Code du numérique en République du Bénin.

Ignace Sossou n’est pas à son premier conflit avec la loi béninoise dans l’accomplissement de sa profession. En aout 2019, le journaliste économiste a été condamné à 1 mois de prison assorti de sursis et à 500 mille FCFA d’amende assortie de sursis pour publication calomnieuse dans le cadre d’une enquête qu’il a menée sur l’existence de comptes offshores dans les sociétés Sobepec et Erevan Bénin.

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