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Burundi/Elections : nette avancée du dauphin du président Pierre Nkurunziza

Le général Evariste Ndayishimiye

Alors que les résultats étaient attendus au plus tôt vendredi dernier, la Commission électorale burundaise a démarré la proclamation partielle des résultats le jeudi 21 mai 2020. Sur un peu plus de 12% des communes, le dauphin du président Nkurunziza rafle près de 80% des voix, contre moins de 20% pour Agathon Rwasa, le principal opposant qui dénonce déjà des manipulations de chiffres.

Ces résultats sont encore trop partiels à ce stade pour être vraiment significatifs, mais ils ont fait tourner le sang du principal opposant burundais, et ont été ressentis comme un véritable électrochoc par ses partisans.

Ces résultats partiels attribuent, dans la commune de Kabezi par exemple (le fief du chef de l’opposition même), le général Evariste Ndayishimiye obtient 74% de voix, contre seulement 25% pour Agathon Rwasa. 

« Je les rejette, ce sont des résultats fantaisistes, ils ne collent pas à la réalité », a tonné Agathon Rwasa, assurant avoir à sa disposition des preuves de ce qu’il avance. Il s’agit dit-il, d’une partie des procès-verbaux de dépouillement des 14 000 bureaux de vote, que son parti a pu recueillir mercredi soir, juste après le comptage des voix. Puis il a revendiqué sa victoire pour les trois scrutins en jeu il y a deux jours, malgré « les fraudes massives » orchestré par leurs adversaires dans des élections à « huis-clos », selon son parti. « Les chiffres qu’on est en train de balancer sur les ondes sont le résultat d’une pure manipulation simplement », a-t-il insisté.

Bourrage d’urnes, votes multiples, usage abusif de procurations, arrestations de plus de 200 de ses assesseurs politiques et militants entre autres : le parti CNL dénonce depuis mercredi de « très nombreuses irrégularités ».

En attendant les résultats complets, le chef de file de l’opposition promet d’agir en saisissant les organes habilités à trancher le contentieux électoral, même s’il dit ne pas faire confiance à la Ceni et à la Cour constitutionnelle actuelles.

Ces élections, qui se sont globalement déroulées dans le calme, marquent la fin de l’ère Nkurunziza. Sa candidature à un troisième mandat controversé en 2015 avait plongé son pays dans une grave crise politique, qui avait fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode 400 000 Burundais.

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