Coopération Togo-Congo : retour sur un voyage très politique, diplomatique et sécuritaire

Faure Gnassingbé (à gauche) et Denis Sassou N'guesso

Le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé était chez son homologue congolais Denis Sassou-N’guesso la semaine dernière. On note à travers le communiqué conjoint ayant sanctionné la rencontre entre les deux hommes d’Etat, que ce fut un voyage très politique, diplomatique et sécuritaire. En tout cas, aucun sujet important de l’heure n’a été occulté.

Le président Denis Sassou-N’guesso est très engagé dans la recherche de solutions aux conflits dans les pays d’Afrique, en tant que président du Comité de haut niveau du Groupe de contact de l’Union africaine sur la Libye, et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Il fait ainsi penser à Gnassingbé Eyadema qui à un moment donné jouait à peu près le même rôle.

Etant des doyens, ils sont respectés et écoutés par tous les dirigeants du continent. Et si cela peut aider à quelque chose, pourquoi pas ? Le problème libyen revient avec récurrence et Faure Gnassingbé a évoqué le sujet avec son homologue congolais. Il y a eu la tenue d’une Conférence internationale pour la Libye, le 12 novembre dernier à Paris. Celle-ci a débouché sur des délibérations encourageantes. La communauté internationale voudrait que des élections se tiennent au cours du mois de décembre prochain dans le pays. Mais, beaucoup d’observateurs pensent que cela est très risqué. Pour eux, la situation sécuritaire dans le pays ne permet pas d’organiser des élections crédibles, acceptées par tous et surtout sans effusion de sang.

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Certaines candidatures comme celle de Saïf Al-Islam Kadhafi le fils cadet de Mouammar Kadhafi, le dirigeant assassiné en 2011, au cours d’une révolution armée soutenue par l’occident ; et celle du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle une partie du pays, suscitent beaucoup de craintes. Faure Gnassingbé et Denis Sassou-N’guesso ont appelé toutes les parties libyennes à privilégier l’intérêt de leur pays en œuvrant résolument et continuellement pour l’unité, la paix et la réconciliation nationale.

La situation dans le Sahel inquiète également les deux dirigeants. Ils ont tout intérêt à ce que cela ne s’empire pas, puisque leurs pays sont aussi menacés. Récemment, le Togo a enregistré une attaque dans le nord du pays à la frontière avec le Burkina-Faso. Les deux dirigeants vont même plus loin en condamnant le double attentat perpétré par des groupes terroristes, le 16 novembre 2021, à Kampala en Ouganda.

En ce qui concerne la Covid-19, ils ont souligné l’urgente nécessité d’un accès plus équitable de tous les pays aux vaccins, dans des conditions de répartition justes. Faure Gnassingbé et Denis Sassou-N’guesso ne pouvaient pas rester indifférent face à la grosse désillusion que fut la 26eme Conférence de Parties (COP 26) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Ils ont regretté que la COP 26 n’ait pas pu répondre aux attentes des pays en développement en général, et ceux d’Afrique en particulier. Ils ont appelé à l’établissement d’une réelle communauté d’actions pour limiter les effets néfastes des changements climatiques.

E. Dadzie