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Côte d’Ivoire/Crise pré-électorale : Tant attendue, la rencontre Ouattara-Macron a accouché d’une souris

Ouattara et Macron

Alors que les attentions sont toutes tournées vers les conclusions de cette rencontre, les deux présidents ont choisi la voie du silence sur, notamment, la position de l’Elysée sur la crise ivoirienne. Vendredi 4 septembre 2020, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara se sont effectivement rencontrés au palais de l’Elysée pour un déjeuner de travail. La rencontre s’est tenue loin des regards, et sans déclaration officielle. Pas même l’ombre d’un communiqué de presse. Bienvenue dans le monde des interprétations sur ce qui pourrait être la position du président Macron sur la crise ivoirienne.

Du côté français, on résume tout simplement la rencontre en des termes de clarté, de convivialité ou de respect mutuels des échanges. Le président français, affirme-t-on du côté de l’Elysée, aurait réaffirmé son attachement au principe de la non-ingérence de la France dans la politique intérieure des pays, principe rappelé lors de son discours à l’université de Ouagadougou en novembre 2017.

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« Les deux chefs d’Etat se sont félicités de l’excellence de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France  et  ils ont noté la nécessité de maintenir la paix et la stabilité retrouvées », peut-on lire du côté de la présidence ivoirienne. Une affirmation qui fait réagir l’opposition, qui, estime que la France, loin de se faire avoir, aurait craché ses 4 vérités à Ouattara. « Le président ivoirien parle de convergences de vues avec le président Macron, ne confondrait-il pas désir et réalité ? », s’interroge Jean-Louis Billon, secrétaire exécutif du PDCI.

Alors que le mois dernier, le président de la branche dissidente du FPI, Pascal Affi N’Guessan, demandait dans une lettre ouverte au président français de s’exprimer sur la candidature de Ouattara à la présidentielle d’octobre 2020 prochaine en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a estimé que le silence assourdissant de la France à ce sujet est coupable.

Après cette rencontre et le silence savamment entretenu sur ses conclusions, les interprétations vont bon train. Ce qui étonne un écrivain ivoirien qui s’interroge sur l’opportunité de telles agitations de la classe politique sur cette rencontre, qui, selon lui, n’a aucune importance sur le dénouement de la crise ivoirienne. Gauz estime au final, que « chercher des signes de Macron comme une pythie cherche des signes des dieux pour valider ou invalider l’action d’un homme… On sait quoi faire de nos irresponsables nous-mêmes ! ».

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En attendant donc que cet élément soit réglé, la Commission en charge des élections en Côte d’Ivoire s’active sur le terrain. Elle a démarré la semaine dernière le processus d’élection des commissions électorales locales. On espère qu’avec cette initiative de la dernière chance pour l’opposition, le PDCI et les autres partis pourront y envoyer leurs représentants.

Alexandre Wémima