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Côte d’Ivoire : divorce du couple Gbagbo, au-delà d’une séparation de fait et de droit, une séparation politique

C’est la grande nouvelle qui vient enrayer l’euphorie du retour du «boulanger» de la Côte d’Ivoire. Sitôt arrivé sur le sol ivoirien, l’ancien président ivoirien réveille une vieille requête qui avait presque surpris les Ivoiriens. Après un accueil à demi-teinte à l’aéroport, le couple Gbagbo retourne devant le tribunal, faute d’avoir trouvé une issue « à l’amiable » pour mettre un terme à leur couple.

Au-delà des liens du mariage, ces deux figures de proue du Front Populaire Ivoirien ont presque tout bâti ensemble. Opposants farouches au premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, de 1960 à 1993, ce qui leur a valu la prison, Simone Ehivet et Laurent Gbagbo ont fondé ensemble le Front populaire ivoirien (FPI) dans les années 1982 pour mieux encadrer leurs démarches politiques.

Très vite, l’ascension du Dr Ehivet, que les militants vont très vite surnommer « Maman » va bien inquiéter plus d’un. Surnommée « la dame de fer », Simone Ehivet s’est illustrée dans cette manie de dire tout haut ce que son mari distillait sous des formes détournées sous couvert de diplomatie. Certains y voyaient une dame qui tirait toutes les ficelles du parti quand le couple a été au pouvoir pendant 10 ans.

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Les relations se sont sans doute dégradées durant les périodes électorales de 2010. Puisque tout juste après leur arrestation, le couple a annoncé sa séparation par médias interposés, même si Simone Gbagbo refuse toujours de signer les papiers du divorce.

10 ans après, c’est le second acte que voudrait défaire l’ancien président : se séparer définitivement de celle qui a été à ses côtés pendant 10 ans au pouvoir. Pour certains, c’est une fin cruelle pour ce couple, notamment pour dame Ehivet, restée auprès de son mari jusqu’à leur arrestation en 2011. Une fin injuste pour celle-là même qui a tenté de remobiliser les militants, en Côte d’Ivoire suite à l’amnistie du président Alassane Ouattara, alors que le parti partait en lambeaux fort de ses divisions internes.

Et pourtant. Dans le silence de Laurent Gbagbo dans cette histoire, seuls les actes posés par ce dernier permettent une lecture éclairée et prudente de la situation. Car, au-delà du divorce tant réclamé depuis des années, l’ancien président Laurent Gbagbo semble vouloir enlever, voire effacer toutes traces de sa vie commune passée avec Simone. Le dimanche 20 juin, il retourne à son obédience d’enfance, comme pour marquer « cette rupture » sur un sceau spirituel et religieux d’avec son ex-épouse.

Alexandre Wemima