Au début de la crise sanitaire du Covid-19, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS avait affirmé en mars 2020, que l’Afrique devait s’attendre au pire. À l’époque nous l’avions traité d’oiseau de mauvais augures. Mais, l’évolution de la pandémie à travers les différents continents prouve à suffisance qu’aucune partie du globe n’est totalement à l’abri du pire. Au Togo, les membres du Conseil scientifique sont plutôt alarmistes. Pour eux, si nous ne prenons pas garde, notre pays pourrait vivre des moments difficiles dans les semaines à venir. Il y a donc lieu de revenir au caractère urgent adopté par tous nos compatriotes aux premières heures de la découverte de cette maladie sur notre territoire.
Vendredi dernier sur la Télévision togolaise (TVT), le professeur Majesté Ihou Wateba, responsable du Centre hospitalier régional (CHR) Lomé-commune, et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a fait une analyse des plus pertinentes. Au début de la pandémie, après la Chine, foyer du virus, ce sont les pays occidentaux qui ont connu d’importantes flambées avec des milliers de morts par jour. Ensuite, le virus a sévi en Amérique du sud et plus tard en Asie, notamment en Inde où le spectacle fut cauchemardesque. Cela montre à quel point ce virus peut surprendre. L’émergence des variantes plus virulentes (variant delta surtout) en est l’illustration. Le ministre Ihou pense qu’il est temps d’arrêter de considérer une catégorie de personnes comme étant les plus vulnérables au virus, même si dans une certaine mesure, c’est le cas. En effet, selon le médecin infectiologue, tout le monde est susceptible de contracter le virus et d’en mourir, quel que soit son état de santé préalable.
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À preuve, notre pays est actuellement débordé par une flambée exceptionnelle et beaucoup de personnes qui sont dans la trentaine tombent malades et meurent. Depuis plusieurs jours, les membres du Conseil scientifique s’appliquent à faire comprendre aux Togolais que le CHR Lomé-commune est au maximum de ses capacités.
«Même si aujourd’hui une autorité a Covid-19, nous ne saurons pas où le mettre», prévient le professeur Ihou. Et à l’endroit de ceux qui trouvent que l’Etat n’a qu’à multiplier les centres de prise en charge, le spécialiste affirme qu’un seul lit de réanimation avec tous les accessoires nécessaires, coûte plus de 30 millions de FCFA. Sans compter qu’actuellement, les malades ont des problèmes de reins et sont dialysés. De plus, autour d’un seul patient en réanimation, il faut mobiliser en permanence plusieurs spécialistes. Un luxe que notre pays ne peut pas se permettre. « En un jour d’oxygène, le CHR Lomé-commune consomme aujourd’hui ce que tous les hôpitaux de Lomé ne consomment pas en trois mois », a ajouté le professeur Majesté Ihou Wateba. Une bouteille d’oxygène coûte plus de 50 000 FCFA et un patient Covid en consomme plus d’une par jour.
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Les membres du Conseil scientifique commencent par devenir de plus en plus insistant sur la nécessité de se faire vacciner. Pour eux, il n’y a pas d’autres solutions actuellement pour faire face au virus. D’autant plus que depuis un moment, 80% des cas détectés sont des non vaccinés. Partout dans le monde, l’on fait le même constat : les non vaccinés sont actuellement, les plus affectés. Le Dr Hamadi Assan, épidémiologiste au ministère de la Santé demande à toute personne souhaitant vérifier ces données, à s’adresser aux services compétents.
«On a 5 milliards de doses inoculés dans le monde entier. Donc, on a suffisamment de recul que le vaccin marche », appuie le professeur Didier Ekouévi, président du Conseil scientifique. Le Conseil scientifique prévient que l’on pourrait aboutir à des situations difficiles dans les prochaines semaines si le statut quo demeure. D’ailleurs, l’on nous apprend qu’actuellement, le CHU Sylvanus Olympio détecte en moyenne 20 cas positifs au nouveau coronavirus, par jour.
Edem Dadzie