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Insalubrité : À Atakpamé, la rivière Eke lance un grand cri de détresse

Pendant plusieurs jours, la commune de l’Ogou 1 dirigée par la maire Yawa Kouigan a maintenu le suspense. L’on annonçait que quelqu’un ou quelque chose devait s’exprimer. Mais, de qui ou de quoi s’agissait-il au juste ? On le sait depuis le jeudi 17 septembre 2020 à 12h. La rivière Eke pousse un grand cri de détresse face à la pollution dont elle est victime.

La pollution environnementale est un fléau qui empêche la nature de respirer correctement et de fournir les éléments nécessaires pour l’entretien de la vie sur terre. Pendant plusieurs jours, l’on pouvait apercevoir sur des panneaux géants dans la préfecture de l’Ogou et sur les réseaux sociaux, le message suivant : « elle nous parle, préparons-nous à l’écouter ».

Beaucoup ont pensé à une nouvelle chaîne de radio qui devait lancer ses activités. D’autres par contre se disaient qu’il devrait s’agir d’un projet de grande envergure qui permettra de rendre encore plus attractive la ville aux sept collines. Cette deuxième hypothèse semble plus plausible parce que ce cri de détresse de la rivière Eke devrait être le catalyseur de diverses énergies visant à l’assainir.

Mais, il faudrait en prendre premièrement conscience, à commencer par les populations de la préfecture de l’Ogou. La rivière Eke ne s’est pas polluée toute seule. Ce problème est né suite aux activités humaines. Des quantités énormes de déchets plastiques, tissus et autres jonchent le lit de la rivière. « Les temps ont changé… Je ne peux plus ruisseler librement. Aidez-moi à retrouver ma propreté ! », s’exclame la rivière Eke.

« Ecoutons-la attentivement… Ce scandale environnemental doit cesser sur la terre de nos aïeux ! », lance Yawa Kouigan, maire de la commune Ogou 1. Et pour que cela soit effectif, il faut immédiatement initier un projet de restauration de cette rivière en concertation avec les populations. Ensuite, il faudra établir des sanctions pour punir ceux qui continueront de polluer cette rivière, puis mettre sur pied si possible, une brigade de veille environnementale.

Pour l’heure, le message retentissant de la rivière Eke est entendu tant au Togo qu’ailleurs. Eke traverse la ville d’Atakpamé d’est en ouest sur près de dix kilomètres. Elle parcourt plusieurs quartiers tels que Djedda, Alahamoudou, Kotokoli-Zongo, Djama, Agadomè, Gnagna, Nyekonakpoè, Agbonou, Koèroma et Kamina. Ce cours d’eau impétueux joue également le rôle de collecteur d’eaux pluviales. Il est alimenté par quatre affluents qui prennent leur source dans les collines voisines. Eke (en dialecte Woudou, dérivé de l’Ewé) signifie le sable.

Edem Dadzie