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Journée mondiale de l’Afrique : le panafricanisme doit quitter l’étape des slogans et de vains mots

Si les pères de l’indépendance et les pionniers du panafricanisme avaient l’opportunité de revenir à la vie aujourd’hui, quels seraient leurs sentiments face à la situation actuelle de l’Afrique ? Jetteraient-ils des fleurs à leurs descendants ? Ou plutôt des pierres ? En tout cas, le panafricanisme, plus d’un demi-siècle après l’indépendance des pays africains, demeure à l’étape des slogans et de vains mots.

Cela fait exactement 57 ans, soit le 25 mai 1963 que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue en 2002 l’Union africaine (UA) a été fondée. Beaucoup de pays africains dont le Togo venaient à peine d’obtenir leurs indépendances. Le premier objectif que s’est assigné l’organisation a été d’œuvrer pour l’indépendance totale du continent et la fin de l’apartheid.

S’ils étaient tous acquis à la cause du continent, les pionniers du panafricanisme étaient divisés sur la manière de parvenir à l’émancipation de l’Afrique vis-à-vis du reste du monde. Ils se sont d’ailleurs souvent combattus tout au long des décennies qui ont suivi. Les fléaux sociaux dont la guerre, la famine, la pauvreté, les maladies de tout genre auxquels l’Afrique a fait face, ont été très souvent dus à la mauvaise gestion de ses propres fils.

Et aujourd’hui, 60 après les indépendances, les pays africains se cherchent toujours. Quels étaient les idées des premiers panafricanistes ? Beaucoup de personnes se réclamant du panafricanisme à notre époque réclament une fédération des Etats africains, à l’image des Etats-Unis d’Amérique. Certains veulent que la libre circulation des biens et des personnes devienne enfin une réalité. La Zone de libre-échange continentale (Zleca) qui suscitait beaucoup d’espoirs, va encore attendre. Ces dernières années, certains combats comme celui contre le FCFA, semblent porter des fruits. Mais, l’avènement de l’Eco pour lequel certains pays de la Cedeao expriment de la réserve, sera-t-il l’évènement déclencheur de l’indépendance économique tant souhaitée ?

Une chose est certaine : le panafricanisme est plus un slogan, des discours, de vains mots que de la réalité. Certains chantres du panafricanisme comme Edem Kodjo n’ont jamais pu voir leur vision se matérialiser. Pendant ce temps, il y en a qui profitent du concept pour se rendre populaire, avec des desseins inavoués.

Les jeunes africains doivent revisiter le panafricanisme et éviter de tomber dans le populisme, les attaques contre les autres peuples. Ils devraient plutôt changer leurs mentalités et leurs comportements. Le panafricanisme, c’est mettre l’intérêt de l’Afrique en avant en faisant la promotion de ses richesses. Il ne s’agit pas de continuer à consommer prioritairement ce qui vient d’ailleurs et de passer son temps sur les réseaux sociaux à accuser les dirigeants ou les blancs.

Le peuple noir n’est pas le seul à avoir été colonisé. Tout comme les autres sont arrivés à s’en sortir, l’Afrique le peut aussi. Non pas en développant un sentiment de xénophobie envers les autres, mais en travaillant vraiment pour son émancipation, son développement et en promouvant l’intérêt général.

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