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« La déclaration de politique générale du gouvernement est en phase avec les aspirations de la population », ministre Akoda Ayewouadan, porte-parole du gouvernement

Akoda Ayewouadan, ministre de la Communication

Le 1er octobre 2020, le nouveau gouvernement togolais a été rendu public avec à sa tête, Victoire Tomégah-Dogbé, première femme Premier ministre dans l’histoire du Togo. Pour le nouveau mandat déjà en cours, du président Faure Gnassingbé, un nouveau souffle a été insufflé au gouvernement. Pour tenir sa mission, le gouvernement Dogbé s’est doté d’une déclaration de politique générale   balisée par trois principaux axes. Le ministre de la Communication, des Médias, porte-parole du gouvernement, Akoda Ayewouadan a été reçu, le 08 octobre dernier dans l’édition de 20 heures, sur la télévision nationale (TVT). Il a été question pour le ministre de répondre aux questions relatives aux grands axes de la déclaration de politique générale du gouvernement.

 

Télévision nationale :   vous êtes aujourd’hui le nouveau ministre en charge de la Communication, des Médias et porte-parole du nouveau gouvernement, comment l’appréhendez-vous ?

 

Akoda Ayewouadan : Je l’appréhende avec beaucoup de sérénité dans la mesure où il y a un  enthousiasme qui gouverne ce groupe et cet enthousiasme nous permet d’avancer dans la sérénité, de faire en sorte que les objectifs qui nous sont fixés puissent être réalisés dans les délais. Donc beaucoup de gravité mais une gravité empreinte de sérénité.

 

Le gouvernement a structuré la déclaration de politique générale en 3 axes : renforcer l’inclusion et l’harmonie sociale, dynamiser la création d’emploi, moderniser le Togo et renforcer ses structures. Aujourd’hui, ce nouveau gouvernement a une autre façon de faire pour atteindre ces objectifs ?

Vous l’avez bien souligné, effectivement les 3 axes qui sont fixés sont tirés tout simplement du projet politique du chef de l’État. Ces axes étaient déjà en mouvement dans le PND notamment. Mais il ne vous a pas échappé que  la crise de Covid-19 est passée par là. Cette crise a révélé un certain nombre de difficultés et de réussite; des points sur lesquels il fallait insister. Le nouveau gouvernement s’appuie sur ces axes mais n’apporte juste qu’une plus-value. C’est-à-dire, il y avait une équipe en place, une équipe qui a mené une action forte qui a apporté des résultats mais dans une course de fond, il y a des moments où il faut renouveler le souffle. C’est la raison pour laquelle le chef de l’État a appelé de nouveaux talents aux gouvernement. Donc l’idée ici, c’est de tisser au bout de l’ancienne corde. De faire en sorte que, avec du jeune et du vieux, l’on puisse aller encore plus loin et encore plus vite.

 

Quelles sont les actions que le gouvernement entend mener pour permettre aux jeunes de créer leur propre emploi ou d’être employés par l’État ?

Aujourd’hui, il y a une véritable structuration. Pour qu’un jeune puisse travailler pour son propre compte ou qu’il puisse travailler pour l’État, il faut à minima qu’il ait une formation. Donc l’idée, c’est de faire en sorte que sur toute la chaîne, on ait finalement des jeunes, qui aient des qualifications en adéquation avec le marché de l’emploi. Cela signifie concrètement qu’il va y avoir des actions qui sont menées dès le cours primaire, des actions qui vont être menées au niveau secondaire. On pense notamment à la création des Ifad (Institut de formation en alternance pour le développement) qui vont lancer les jeunes vers des formations en alternance qui leur permet de mettre directement un pied dans la pratique de telle sorte qu’une fois qu’ils ont terminé leur formation, ils sont prêts soit à créer leur propre emploi, soit à être employés véritablement par le marché. Non pas seulement l’État, il y a également un secteur privé très dynamique chez nous qui peut embaucher mais qui ne peut embaucher que des personnes de qualité. Il ne faut pas oublier l’Université. Il y a des moyens qui vont être mis à la disposition de l’Université, je pense notamment aux collèges universitaires qui sont envisagés. Ce sont des structures de taille modeste mais qui sont imbriquées dans les régions concernées. Par exemple, le collège universitaire qui est envisagé dans les plateaux pour prendre en considération l’écosystème des plateaux pour proposer des formations en lien avec les réalités des plateaux. Cela permet d’avoir des personnes formées, pertinentes pour le milieu où ils vivent.

 

C’est vrai qu’aujourd’hui la promotion de l’entrepreneuriat est de mise, mais est-ce qu’on peut espérer avec ce nouveau gouvernement, des concours de recrutement dans la fonction publique également ?

Il y a une programmation de gouvernement en termes de concours. Le concours qui est mature, c’est un recrutement dans l’enseignement primaire et secondaire notamment. Mais les autres domaines ne sont pas occultés. Le travail de préparation et de maturation est en cours. Le constat d’un manque criard de personel qualifié dans la fonction publique n’est pas négligé. Si vous relisez le discours de politique générale de madame le Premier ministre, vous verrez que c’est un axe qui est véritablement pris en compte.

 

Comment le gouvernement compte-t-il renforcer le capital humain et assurer la solidarité nationale alors que le pays est frappé par une crise sanitaire ?

Il me semble que la crise de Covid-19 nous a permis de mieux nous connaître, d’identifier nos forces et nos faiblesses. Il y a des choses que nous avons bien réalisées individuellement et collectivement. Il y a des choses que nous avons moins bien réalisées. Alors c’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle la question de l’inclusion sociale est revenue plus haut. Pas pour dire qu’elle n’était pas prise en compte, elle a déjà été prise en compte mais il s’est révélé qu’il fallait absolument insister sur cette inclusion sociale. Il existe un certain nombre de filets sociaux, il existe un certain nombre de techniques d’inclusion et de solidarité. L’idée maintenant, c’est de faire en sorte que, par exemple, par le jeu de la loi sur la biométrie, d’identifier exactement les personnes bénéficiaires de ces filets sociaux. On parle de cantines scolaires, du Fonds national des finances inclusifs. Il n’est pas question pour l’État d’engager ces aides qui visent à renforcer la résilience des populations et que ces aides soient perdues dans la nature. En identifiant précisément les individus, il va y avoir une amélioration de cette inclusion sociale, de cette solidarité nationale. L’État pourra, en ce moment, atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.

 

Dans quels délais le gouvernement compte-t-il mettre en oeuvre ces ambitions ?

En réalité, le gouvernement est déjà au travail. Nous avons déjà commencé par prendre possession de nos différents ministères, ce qui veut dire que le travail a bel et bien commencé. Et d’ailleurs, dans la confection de la feuille de route, nos équipes sont mobilisées. Le travail a déjà commencé et le projet est prévu pour être exécuté sur un délai de 5 ans. N’ayez crainte, il y a une programmation, une projection pour les signes de la réalisation de ce projet.

 

Avec cette déclaration de la politique générale du gouvernement, est-ce que le gouvernement est en phase avec les préoccupations actuelles des populations ?

Vous savez, peut être même que vous avez été consulté sans le savoir ou alors un de vos proches à certainement reçu un appel sur lequel on lui a posé un certain nombre de questions. En réalité, il s’est agi d’un travail de terrain, un travail de collecte d’informations à la base et c’est sur la base de ces informations là, qu’un autre travail technique de montage de ces réponses et de constitution de ce projet ou de ces 3 axes a été réalisé. C’est fort de cela qu’on peut affirmer aujourd’hui que la déclaration de politique générale du gouvernement est en phase avec les aspirations de la population. Il y a eu une adaptation qui a été faite relativement à l’intervention de la pandémie, on peut le dire sans trop s’avancer qu’on est en phase avec les aspirations des populations.

 

Madame le premier ministre a évoqué le digital pour moderniser davantage l’administration. De façon concrète, à quoi devons-nous atteindre ?

Quand on parle du digital, mes yeux brillent parce que le digital est un outil formidable parce qu’il permet d’aller vite, d’aller mieux et de résoudre un certain nombre de problèmes. Le digital s’impose à nous aussi parce que nous sommes dans un concert des nations où tout passe quasiment par le digital. Lorsqu’on se propose d’activer le digital pour réussir un certain nombre de transformations sociales, le challenge aujourd’hui c’est d’abord de travailler sur la couverture nationale tant mobile que fixe. Le projet se propose d’aller à 95% de couverture du territoire national. Le challenge c’est d’augmenter notre bande passante parce que si nous n’avons pas une bande passante conséquente, nous ne pouvons pas attirer les entreprises qui sont dans le digital, nous ne pouvons pas favoriser l’éclosion des entreprises qui sont dans le digital, et puis vous savez, nos concitoyens se plaignent de la qualité de cette bande passante et donc ont doit répondre à cette demande. Au-delà, il va y avoir un écosystème autour du digital qui va se mettre en place. Et vous savez qu’avec le digital, il y a des solutions. Dans l’administration par exemple, il y a des des parcours administratif qui vont être simplifiés par l’utilisation du digital. C’est la clé. Vous vous imaginez bien, vous arrivez dans une administration, vous pouvez tomber sur un employé qui ne s’est peut-être pas levé du pieds, va vous servir tout simplement et gâcher votre journée. Cela peut arriver. C’est des choses qui existent. Mais avec le digital, on peut résoudre ce petit problème, parce que le digital n’a pas besoin forcément d’avoir à échanger aven un employé. On a une multiplicité de solutions dans l’usage du digital. Je pense aux difficultés relatives à la  corruption. Le digital permet d’éviter d’être confronté à ce type de situation. C’est l’une des raisons pour lesquelles, madame le premier ministre n’a pas manqué d’insister sur cette clé, sur ce levier là pour relancer véritablement notre économie.

 

Vous garantissez une connexion fiable ?

On est matière technique. L’idée c’est de construire une connexion de qualité. Le gouvernement s’engage à travailler sur l’amélioration de la connectivité, de la bande passante et de la couverture au plan national que ce soit sur le mobile ou le fixe. A la représentation nationale, le gouvernement s’est engagé à aller dans ce sens. Donc je n’ai pas de scrupule à le dire parce que c’est un engagement public. Nous reviendrons le moment venu puisque l’un des axes du gouvernement de madame le premier ministre est d’avoir un tableau de bord sur lequel il sera marqué les objectifs, les temps d’actions, et les résultats avec un surplus d’évaluation.

 

Bientôt la rentrée des classes. Est-ce que le gouvernement est inquiet ? Que fait le gouvernement pour rassurer les différents acteurs ?

Le gouvernement n’est pas inquiet du tout. J’ai la chance d’avoir discuté ce matin (le 08 octobre) avec le professeur Kokoroko, ministre en charge des Enseignants primaires et secondaires. Aujourd’hui, ce ministère, en lien avec les différents ministères qui peuvent être concernés, autrement dit, l’équipe gouvernementale est à pied d’œuvre pour organiser une rentrée dans les meilleures conditions qui soient. Au fond, depuis la prise de fonction des différents ministres, il y a eu une succession de réunions. L’association des parents d’élèves ont été reçues, l’association des écoles professionnelles, les enseignements ont été reçus les cadres du ministère ont été reçus. Et tout ce monde travaille en parfaite synergie pour préparer la rentrée. Vous voyez bien que ce soit du côté du gouvernement, que ce soit du côté des parents d’élèves, il y a un travail qui est fait pour faire de la rentrée, une belle journée.

 

Le mois d’octobre, mois du consommer local, quels sentiments?

Une très belle initiative, il faut l’avouer. Il faut avoir aussi l’humilité reconnaître que c’est la première édition. Et nous sommes dans l’apprentissage du consommer local. Ce n’était pas inné pour nous et les uns et les autres gagnent à apprendre à consommer le local, à commencer par nous-même. Maintenant ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le consommateur est un citoyen et dans sa qualité de citoyen, il a des droits et des devoirs. Il nous faut travailler à vulgariser ces droits et à vulgariser ces devoirs. Le ministre Trimua a déjà engagé une réflexion là dessus pour avancer plus vite dans la vulgarisation des textes et dans la confection d’autres textes qui protègent le consommateur et qui lui permettent de se démultiplier en tant que citoyen de notre beau pays.

 

Dans la déclaration de politique générale, nous n’avons pas senti une place qui est réservée aux journalistes

Vous vous adressez au bon interlocuteur. Les journalistes que vous êtes ne peuvent pas être exclus de cette politique générale. En réalité, la déclaration de la politique générale indique les grandes lignes, les grands axes sur lesquels le travail va être fait, mais c’est au ministère qui a en charge, de déployer ces grandes lignes en des actions concrètes. Pas plus tard que matin (08 octobre), j’ai reçu le directeur de la TVT, j’ai reçu le directeur de la Radio Lomé, je suis allé rendre visite au président de la Haac pour m’enquérir des dossiers les plus importants. Tout le paysage audiovisuel est concerné. Autant les médias publics que privés sont concernés par l’action que le gouvernement voudrait mener. Les journalistes sont la clé de la diversité, du pluralisme dans l’expression et aucun pays ne peut se développer sereinement, convenablement, si cette diversité d’expression n’est pas garantie. Nous y travaillerons.

Transcrit par Attipoe Edem Kodjo