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« Le PND est un plan ambitieux et notre challenge est d’atteindre ses résultats »

Quand il s’agit de parler du Plan national de développement, du Mécanisme incitatif de Financement agricole (Mifa), le Projet national
de promotion de l’entreprenariat rural (PNPER), il n’y a pas meilleur interlocuteur que le coordonnateur de la Cellule présidentielle d’exécution et de suivi des projets prioritaires (CPES). M. Kanka-Malik Natchaba a accordé une interview à votre quotidien TogoMatin.
Il y fait le bilan des plus grands projets mis en œuvre par l’Etat togolais ces dernières années et parle des chances du président Faure E. Gnassingbé de gagner l’élection présidentielle du 22 février prochain.

 

TM : Vous êtes chargé de coordonner la Cellule présidentielle d’exécution et de suivi des projets prioritaires (CPES), quels sont les projets prioritaires suivis par la CPES et quel bilan peut-on en dresser aujourd’hui ?

KMN : Je vous remercie de me donner l’opportunité de m’exprimer et profite de l’occasion pour souhaiter mes meilleurs vœux à vos lecteurs. La CPES est une initiative du président de la République qui a souhaité
insuffler une nouvelle dynamique pour la concrétisation des projets prioritaires. Elle a pour
mandat de suivre ces projets, en évitant de manière proactive les goulots d’étranglements.
Plusieurs classifications de ces projets sont possibles mais nous allons prendre le plus simple
qui est celui du PND. Ainsi nous avons :
Axe 1 : le projet de l’autoroute de l’Unité sur le tronçon Davié-Atakpamé, Parc logistique multiservice (PLM), le projet de port sec de Cinkassé, Axe 2 : le MIFA, le Parc industriel d’Adétikopé, l’Agropole de Kara,
le Projet de développement rural de la Plaine de Djagblé, le Projet national de promotion de l’entreprenariat rural (PNPER) Axe 3 : le Projet de réduction de la mortalité maternelle et néonatale (SMN Muskoka), le Projet sur la santé reproductive
et les droits sexuels (PRSS), le Projet d’Infrastructures et de de Développement urbain (PIDU).
Outre ces projets qui sont les plus importants suivis par la Cellule aujourd’hui, elle peut être mobilisée selon les instructions qu’elle reçoit sur tout autre sujet ou initiatives présidentielles. Par exemple, nous faisons partie de la task team qui est chargée de suivre l’octroi de 25 % des marchés publics aux jeunes et aux femmes et celle relative au développement de la filière manioc. Ces projets, comme vous pouvez le constater, contribuent à la
réalisation du Plan national de développement, que ce soit le projet qui vise à améliorer notre efficacité en matière de logistique (axe 1) ou les projets qui visent la transformation de notre agriculture (axe2) ou encore à consolider le capital humain et l’inclusion financière (Axe 3).
Le bilan est encourageant. Nous ne pouvons agir et nous apprécier à la fois mais nous parvenons à instaurer le sentiment d’urgence dans un esprit de collaboration auprès de nos partenaires. De plus, les interventions de la Cellule ont permis d’accélérer certaines actions à mener pour la concrétisation des projets dans les meilleurs délais.

Que peut-on noter des impacts desdits projets ?

Ce qui est important pour nous, c’est de faire avancer le projet dans les délais prévus. Le Mécanisme incitatif de financement agricole (Mifa) a pour vocation d’augmenter l’investissement privé dans le
secteur agricole ; ce qui a été fait en transformant le Mifa en Mifa SA et en créant les conditions de partage des risques qui au bout de la chaine ont eu un impact sur les acteurs du monde agricole. Il faut rappeler que plus de financement dans le secteur
agricole, c’est moins de pénibilité et plus de revenus pour les agriculteurs. Aujourd’hui, c’est une satisfaction que le Mifa ait pu accompagner près de 80 000 acteurs dans le secteur agricole en mobilisant 8 milliards de financement. Ce mécanisme est efficace et suscite la confiance des bailleurs. D’où la création du ProMifa qui vient en appui au Mifa pour créer les meilleures conditions en vue de faciliter
l’accès aux acteurs des chaînes de valeurs agro-pastorales organisées et performantes, un accès durable aux marchés et à des services financiers et non financiers adaptés.

Projet de développement rural de la Plaine de Djagblé : ce projet qui connaissait des difficultés a pu s’accélérer depuis environ 1 an grâce à l’effort des parties prenantes et la coordination du
projet. Il faut aussi mentionner la responsabilité de la Cellule qui a accompagné la réalisation des travaux d’infrastructures prévus afin de s’assurer que les
résultats soient obtenus dans les bons délais. A ce jour l’exécution du projet (réhabilitation des pistes, construction de salles de classe supplémentaires),
est pratiquement à terme.
Nous avons 2 châteaux d’eau, 13 bornes fontaines, 7 salles de classe et 6 latrines écologiques qui ont été finalisés à Djagblé. L’aménagement de 6 pistes
rurales est à 94% de réalisation et un périmètre agricole de 340 ha est en cours avec 78,5% de réalisation. L’objectif de création d’emploi du projet de 5000 emplois est atteint.

Santé Maternelle et Néonatale Muskoka qui couvre la région Maritime et des Plateaux a permis l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux et infantiles avec une réduction de la mortalité
dans les régions ciblées. Les interventions du projet ont porté sur 22 formations sanitaires au total. Des équipements ont été installés et le personnel formé à
son utilisation.

Concernant l’Agropole de Kara, plusieurs acteurs dont les producteurs ont été formés sur les techniques culturales en Corée du Sud par la Fondation Seamaul, partenaire du projet. En collaboration avec la CPES,
l’Aprodat qui est l’agence en charge de la mise en place des agropoles au Togo, est tournée vers la réalisation d’actions concrètes sur le terrain. Ainsi, 20 forages sont en cours de construction et seront opérationnels pour les populations avant la fin du
premier trimestre 2020. De plus, il est prévu le lancement les 20 et 21 janvier prochains un forum
des agripreneurs. L’objectif de ce forum sera de sensibiliser les jeunes et femmes des régions
du Togo sur les opportunités offertes par l’agropole de Kara.
A l’issue du forum, environ 300 agri-preneurs seront retenus et accompagnés sur les filières del’aviculture, l’apiculture et l’aquaculture. Un fonds de garantie d’1 milliard sera mis en place afin de faciliter le financement de ces jeunes agripreneurs.Il s’agit des projets dont les résultats sont les plus significatifs mais je voudrais aussi dire que la plupart des projets prioritaires sont prêts à être opérationnalisés car disposant déjà d’études et auront des impacts dès qu’ils seront mis en œuvre (Parc industriel d’Adétikopé, route de l’unité).

Plusieurs initiatives sont menées par le Togo dans le
cadre du Plan national de développement (PND), quelles seront les priorités pour cette
année 2020 ?

Pour nous, il s’agit de réaliser les projets structurants en termes d’actions concrètes, visibles par les populations. Par exemple les projets Agropole de Kara et Parc industriel sont à un stade de discussions avancées avec des partenaires et des études sont en
cours. Nous comptons maintenir cette dynamique. Comme vous le savez le financement du PND
est attendu à 65% du secteur privé. Nous poursuivrons donc nos actions de mobilisation
des investisseurs en vue de la concrétisation des projets afin d’atteindre les objectifs spécifiques visant l’amélioration des conditions sociales et économiques des populations.

L’échéance du PND c’est dans deux ans, pensez-vous que tous les projets énumérés dans ce Plan sont réalisables et seront réalisés ?

Le PND est un plan ambitieux et notre challenge est d’atteindre ses résultats. C’est la raison même de la mise en place de la CPES car elle permet d’atteindre
les résultats par l’utilisation d’outils et de méthodes en collaboration avec les différents
acteurs. Le défi quotidien auquel nous faisons face est de s’assurer que les échéanciers initiaux prévus pour chaque projet soient respectés et même accélérés lorsque cela est possible. C’est seulement ainsi que nous pouvons relever les défis qui seront bénéfiques pour l’économie et les populations.

Quels sont les suivis qui sont faits pour que le PND soit un succès d’ici 2022 ?

L’ensemble des entités gouvernementales assurent le suivi des projets du PND qu’elles portent. Comme
énoncé précédemment, la CPES apporte son appui par le suivi de projets prioritaires ciblés, en veillant à ce que toutes les actions soient menées en vue de la concrétisation des projets dans les délais et l’atteinte des objectifs définis dans le PND.
Les suivis sont donc faits à tous les niveaux du processus de réalisation des projets. Tous les détails sont importants et scrutés afin de prévenir, éviter
et résoudre des situations bloquantes.

Le ministère de la Planification joue également un rôle primordial dans le processus, par le suivi des
impacts économiques du PND, de la trajectoire pour atteindre les objectifs fixés. Naturellement l’attention, quasi quotidienne, de la plus haute autorité sur
l’avancée des projets est une indication très forte de la volonté politique.

A quel changement peuvent s’attendre les Togolais à la fin de cette année 2020 ?

De façon concrète, je dirai que les Togolais peuvent s’attendre à des changements qu’ils perçoivent
déjà :
• Un réel dynamisme économique;
• L’installation de nouvelles industries parce que le Togo gagne en visibilité sur la scène internationale et attire de plus en plus d’investisseurs ;
• La création d’emplois ;
• Un accès plus abordable aux besoins de base : l’électricité et l’eau par exemple.

Vous êtes également le Délégué national du Mouvement des Jeunes Unir, comment se porte
ce mouvement ?

Le Mouvement des Jeunes Unir est une instance de notre parti Unir qui assure l’animation politique de la jeunesse. Notre mouvement se porte bien, après la mise en place de toutes les sections (50) sur toute l’étendue du territoire et suite à l’accompagnement
des différents candidats aux législatives au cours de l’année 2018.
Nous avons également entrepris lors de l’année écoulée un renforcement de capacités des différents responsables de nos sections à travers les universités de la jeunesse que nous avons eu à organiser. Aujourd’hui, la jeunesse est au cœur de toutes les activités du parti et nous sommes heureux de voir toute cette vitalité.

Que pensez-vous de la décision du président Faure
Gnassingbé de se représenter pour la prochaine élection présidentielle ?

En tant que militant Unir et Délégué national du MJU, nous sommes déjà mobilisés pour la victoire de notre candidat SEM Faure Essozimna Gnassingbé.
Comme vous le savez, nous sommes heureux de sa
candidature parce que nous sommes convaincus qu’il est l’homme qu’il faut à la tête du Togo. Il a fait ses preuves et il porte une attention particulière à la jeunesse de notre pays. Cette candidature est l’aspiration de la jeunesse qui aimerait voir continuer l’œuvre entamée par le chef de l’Etat afin que notre
pays puisse poursuivre son développement dans la paix.

Vos détracteurs pensent que c’est une candidature de trop pour Faure Gnassingbé à la tête du Togo, que leur répondez-vous ?

J’ai déjà eu à le dire, le président Faure est le meilleur candidat que nous puissions avoir, c’est un homme qui a engagé la transformation de notre pays sur plusieurs plans, que ce soit sur le plan politique économique et social. Son ambition pour notre pays est réelle et une source d’inspiration pour toute la
jeunesse togolaise. Le moment venu, son projet sera exposé aux Togolais mais les Togolais qui le connaissent bien savent que c’est un homme de parole qui agit toujours conformément aux intérêts de notre pays le Togo. C’est même la raison qui le conduit à solliciter à nouveau le suffrage de ses compatriotes.

Quelles sont les chances pour votre candidat de remporter ces élections ?

Comme d’habitude le parti Unir et son Président Faure abordent cette élection avec beaucoup d’humilité mais aussi avec la conviction de proposer le meilleur choix pour nos concitoyens.
Le moment venu, les électeurs auront à se prononcer et nous espérons que notre candidat pourra remporter cette élection dès le premier tour.
Ceci grâce à son bilan qui est assez éloquent. Notre pays a connu des périodes difficiles
sur plusieurs plans : absence d’infrastructures, accès à l’énergie, problèmes sociaux mais nous pouvons dire que le président de la République a aujourd’hui apporté des solutions concrètes aux problèmes des
Togolais et du Togo. Nous pourrions parler du PND et de ce qu’il contient comme ambition mais nous pensons que le plus grand des résultats c’est la paix et la sécurité qui prévalent dans notre pays. Nous jeunes lui sommes particulièrement reconnaissants pour avoir mis tout en œuvre pour que notre pays soit en sécurité, ce qui permet aux uns et aux autres
d’atteindre leurs objectifs.

Quel rôle jouera le Mouvement des Jeunes Unir dans cette période électorale ?

Le Mouvement des Jeunes Unir sera au cœur de la précampagne et de la campagne électorale. Vous êtes sans savoir que l’animation d’un parti et surtout
la campagne électorale sont des activités beaucoup plus dévolues à la jeunesse, de ce fait nous assurons pleinement cette tâche en exécutant les instructions des premiers responsables de notre parti pour une occupation totale et à tout instant du terrain pour
assurer une victoire éclatante de notre candidat.

Quelles stratégies utilisera le parti Unir pour convaincre les populations ?

Le président de notre grand parti a dès le départ adopté une approche d’humilité dans le cadre des prochaines échéances électorales. Nous irons à la
rencontre de nos militants dans les quatre coins de notre pays en prônant les valeurs de notre cher
pays le Togo. Il s’agira également de présenter
les résultats que nous avons obtenus tout en énonçant les perspectives. Nous avons
tendance à ne pas célébrer nos succès, et percevoir le verre à moitié vide. Pour cela, nous ne manquerons pas d’insister sur les progrès réalisés ces dernières années pour permettre de réduire la pauvreté, car le
plus grand combat que chacun de nous devrait mener, c’est de réduire encore plus le nombre
de personnes vulnérables. Le parti Unir s’y attèle fermement et continuera sur cette voie.

Un message pour vos militants ?
A l’endroit de nos militants, je tiens à présenter mes vifs remerciements pour leurs implications diverses qui nous ont permis de remporter les deux
dernières élections. J’aimerais aussi leur dire de se tenir prêts à aller vers les populations pour défendre le bilan de notre candidat, mais aussi d’être des
exemples de citoyens dans leur environnement. J’exhorte également tout un chacun à être un artisan de la victoire de notre candidat, le président Faure
Gnassingbé. Sur ces mots, je souhaite une bonne et heureuse année à tous. Que Dieu bénisse le
Togo.

Propos recueillis par Félix Tagba et Dieudonné Korolakina