À l’instar de plusieurs autres pays du monde et d’Afrique, le Togo est engagé depuis des mois dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Et au moment où le gouvernement et le Comité national de la gestion de la riposte (CNGR-Covid-19) s’évertuent à travers plusieurs mesures fortes pour préserver la santé des populations togolaises, des compatriotes essaient de politiser les actions entreprises. Il est vrai que cela fait partie des habitudes dans notre pays. Mais attention aux conséquences.
Au début de cette crise, qu’est-ce que l’on n’a pas entendu ? Le coronavirus n’est pas pour les Africains, les Etats africains s’empressent de déclarer le virus sur leur territoire afin de bénéficier de fonds alloués par les institutions internationales dans le cadre de cette lutte. D’autres n’ont pas hésité à affirmer que l’on voulait utiliser cette crise pour empêcher la contestation des élections dans notre pays.
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Mais, franchement, le Togo qui bénéficie d’une bonne réputation auprès des investisseurs étrangers aujourd’hui, a-t-il besoin d’un tel raccourci pour les attirer ? Et il faut faire remarquer une chose à ces soi-disant intellectuels qui polluent la toile avec leurs déchets : le Togo a connu des contestations politiques en 2010 et 2015, mais est-on allé à un couvre-feu ?
Même au plus fort de la grave crise politique de 2017, notre pays n’a pas décrété de couvre-feu. L’appareil sécuritaire a réussi à relever ce défi. Comme le disait il y a quelques mois le général Yark Damehame, ceux qui sont dans la vingtaine d’âge ne savent pas en quoi consiste un couvre-feu au Togo. Et on a vu des jeunes braver cette disposition juste par curiosité.
Alors, quel est l’intérêt pour un Etat comme le Togo qui a de grands défis à relever en matière économique et de développement, à décréter des mesures restrictives dont le couvre-feu ? Il faut savoir que nos pays ne peuvent pas aller au confinement général. Mais au moins, l’on peut réduire les contacts. Et l’on sait que la nuit, les relâchements sont plus faciles parce que les gens sont relaxes.
Pour faire face aux coûts liés au coronavirus, le Togo a augmenté ses dépenses de santé et a initié le programme Novissi. Ce sont des milliards qui sont dépensés alors même que les recettes fiscales sont en baisse. Selon les projections, la croissance économique du pays tournera autour d’1% cette année. Cette situation n’arrange personne, encore moins ceux qui gouvernent, parce qu’ils pourraient être confrontés à une crise sociale.
Toutes les institutions tant nationales qu’internationales sont aujourd’hui impliquées dans la lutte contre le coronavirus. Même les plus grands sceptiques de part le monde sont revenus à de meilleurs sentiments. Aucun gouvernement ne peut à ce jour prendre des mesures aussi graves juste pour des raisons fallacieuses. Malheureusement, des discours de ce genre emballent certains de nos compatriotes. Attention aux effets pervers de ce comportement incivique.
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Edem Dadzie