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Lutte contre le coronavirus Dr Ghebreyesus : « Les restrictions doivent être levées très progressivement et de ‎façon maîtrisée, pas d’un seul coup »

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus

Pour lutter contre le coronavirus, les dirigeants de tous les pays ont imposé quelques restrictions à leurs populations. Mais certaines d’entre elles commencent par en avoir marre et veulent que la vie reprenne son cours normal. Toutefois, prévient le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, il ne faut pas aller trop vite en besogne.

Le monde entier vit une période exceptionnelle. Cela fait des décennies que l’on n’a pas connu une situation aussi complexe et qui fait que tout s’est arrêté. Cela a évidemment des conséquences sur le vécu des peuples. Au Togo, les écoles, universités et autres centres de formation sont fermés. La distanciation sociale, fait perdre son dynamisme aux activités économiques. Le couvre-feu supprime un certain nombre d’activités qui se déroulaient souvent le soir.

Dans plusieurs pays dont les plus développés, c’est le confinement partiel ou général. Même si dans ces pays, les gens bénéficient du soutien de l’Etat pour subvenir à leurs besoins vitaux pendant cette période de confinement, ce n’est pas du tout agréable de rester chez soi pendant de longs jours. D’autres problèmes comme l’ennui, les difficultés conjugales etc… prennent le dessus.

Alors, faut-il face à ce constat s’empresser de lever les restrictions ? « Comme nous l’avons déjà souvent dit, il s’agit d’un nouveau virus ‎et de la première pandémie due à un coronavirus.‎ Nous apprenons tous en permanence et nous ajustons notre ‎stratégie en fonction des dernières données disponibles », indique le directeur général de l’OMS.

Cela veut dire qu’il faut être prudent dans les décisions que l’on prend. Au Togo en tout cas, les autorités tant sanitaires que politiques sont toujours dans l’observation. Rien ne presse. Les restrictions compliquent la vie. Mais, cela est préférable à une hécatombe. Une chose est remarquable selon le patron de l’OMS : « la descente est beaucoup plus lente que ‎la montée ».

Cela veut dire que l’on enregistre plus vite de cas positifs que de guérisons. Pour que la situation se stabilise et que la courbe de la contamination redescende, il faudra un peu de temps. Patience donc à ceux qui sont fatigués de l’isolement, de la distanciation sociale, du couvre-feu, du port des masques, du confinement etc…

Préalables à la levée des restrictions selon l’OMS

L’OMS identifie un certain nombre de préalables nécessaires pour envisager la levée des restrictions. Premièrement, la transmission doit être maîtrisée. Deuxièmement, le système de santé doit disposer de moyens pour ‎détecter, tester, isoler et traiter chaque cas et pour rechercher ‎chaque contact.‎ Troisièmement, les risques de flambée doivent être réduits autant ‎que possible dans certains lieux particuliers, comme les ‎établissements de santé et les maisons de retraite.‎

Quatrièmement, des mesures de prévention doivent être ‎appliquées sur les lieux de travail, dans les établissements scolaires ‎et dans les autres lieux essentiels pour la population.‎ Cinquièmement, les risques d’importation doivent être gérés. Sixièmement, les populations doivent être formées, impliquées et ‎dotées des moyens nécessaires pour s’adapter à la ‎‎« nouvelle norme ».

Et même lorsque ces conditions seront réunies, il faudra lever progressivement les restrictions. « Chaque gouvernement doit évaluer sa propre situation tout en ‎protégeant ses citoyens, en particulier les plus vulnérables », conseille le docteur Tedros.