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Manifestations contre la vie chère : les femmes Pyramides viennent de rencontrer «femmes»

Les femmes Pyramides

Souvent, dans le langage populaire, on dit d’un homme qu’il vient de rencontrer « garçon ». C’est une manière de dire qu’il a rencontré quelqu’un qui l’a tenu en échec dans une situation où il donnait l’impression d’être le plus fort. Eh bien, dans l’affaire de manifestation contre la vie chère initiée par les femmes Pyramides, on se rend compte qu’il y a d’autres femmes dont les voix ne sont pas moins audibles. Il s’agit des femmes des marchés de Lomé.

Depuis quelques mois, un groupe de femmes qui se fait appeler femmes Pyramides a décidé de partir en guerre contre la vie chère. Et nous sommes tous d’accord que la vie est de plus en plus difficile. Les impacts de la pandémie de la Covid-19, ne semblent pas arranger la situation. Tous les Togolais sont donc solidaires du cri de cœur lancé par ce groupe de femmes.

Mais, lorsqu’elles demandent à nos compatriotes de porter le noir, le mouvement peine à mobiliser. Les Togolais sont dans l’indifférence totale. Nous avions expliqué dans un article précédent que la symbolique du noir au Togo et en Afrique, emporte l’idée du deuil. Et les rares fois où les Togolais ont accepté de porter le noir dans un cadre de revendications politiques ou sociales, c’est qu’il y a eu des morts. Et, la population togolaise est aujourd’hui plus occupée à chercher son pain au quotidien que de faire attention à des mots d’ordre de ce genre. De plus, on a l’impression que les femmes Pyramides sont tombées dans le piège de la récupération politique, ou plutôt…, seraient-elles affiliées à des obédiences politiques ?

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Quoi qu’il en soit, des voix dissonantes commencent par se faire entendre, et ce sont d’autres femmes togolaises qui font résonner un autre son de cloche.

« Nous avons appris que les femmes Pyramides sillonnent nos marchés pour demander à nos camarades revendeuses de porter le noir ce vendredi pour manifester leur colère contre la vie chère au Togo. Pour nous, cette initiative, si elle est respectée au niveau des marchés, va plutôt compliquer les choses pour les pauvres revendeuses que nous sommes. Car, quand cette crise de la Covid- 19 a débuté, le gouvernement a fermé des lieux de rassemblement, mais on nous a fait faveur dans les marchés », a déclaré la porte-parole de l’Association des leaders des marchés de Lomé (ALMaL), Pascaline Dangbuié mercredi dernier à Agoé Assiyéyé, lors d’une rencontre avec les présidentes des associations des marchés de Lomé.

«Nos marchés continuent de s’animer, ce qui montre que le gouvernement est conscient de notre situation et ne veut pas que nous tombions en faillite. Nous n’allons pas trahir cette volonté du gouvernement de nous accompagner. Nous ne serons pas ingrates envers nos autorités. Nous disons non à cette initiative de manifestation noire. Nous refusons d’être manipulés pour cette fois-ci. Les marchés sont nos bureaux donc, pas question de faire du désordre », ajoute-t-elle.

« C’est un problème mondial. Donc, pas question qu’on manipule nous les femmes des marchés. Si les femmes Pyramides disaient qu’elles veulent chercher des investisseurs pour nos marchés, on allait les suivre. Mais si c’est pour politiser un fait social, nous ne sommes pas d’accord », renchérit  madame Dangbui.

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E. Dadzie