Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Présidentielle 2020 : Jean-Pierre Fabre voudrait-il abandonner le radicalisme ?

Jean-Pierre Fabre

Le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), candidat à l’élection présidentielle du 22 février 2020 est souvent considéré par bon nombre de nos compatriotes et observateurs de la scène politique togolaise comme un radical. Ses prises de position et décisions confortent plus d’un dans cette lecture. Mais l’intéressé semble vouloir se défaire de cet habit qu’il continue de porter malgré lui.

Dans un entretien accordé à une chaîne de télévision africaine, il déclare : «Je ne suis pas un opposant radical, je suis un opposant normal et constant. Je possède la fibre démocrate comme je l’ai montré depuis toujours ». Mais entre ce que l’on dit et les actes il y a souvent un fossé. Ainsi, un petit retour en arrière permet de se rendre compte que monsieur Fabre n’a pas toujours été ce qu’il dit. Parlant de constance, il n’est pas le meilleur exemple qui soit. Combien de fois le président de l’ANC n’a-t-il pas affirmé : « pas de réformes, pas d’élection », et pourtant a été le premier à déposer sa candidature ? Pour ceux qui ne le comprenaient pas, il leur expliquait même qu’il ne s’agit pas d’un simple boycott, mais d’empêcher la tenue de l’élection. Ceux qui croyaient en lui, ont été tout simplement déçus.

Il y a quelques années, lorsque son mentor Gilchrist Olympio a voulu engager l’Union des forces de changement (UFC) dans un accord avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT) d’alors, Jean-Pierre Fabre et ses fidèles collaborateurs l’ont tout simplement livré à la vindicte populaire. Même si l’on suppose qu’il n’y a peut-être pas eu assez de pédagogie de la part de Gilchrist Olympio dans cette démarche, une personne non radicale garde son calme, essaie de comprendre, de peser les avantages et les inconvénients d’un tel acte, surtout en mettant les intérêts supérieurs de la nation en avant, avant de prendre une quelconque décision.

Dans une telle situation, l’on a eu l’impression, et apparemment c’est le cas, que le leader de l’ANC a pris cette décision sur un coup de tête, en laissant libre cours à sa colère. Cela relève tout simplement du radicalisme. Avec le recul et constatant 10 ans après que le radicalisme ne paye plus, Jean-Pierre Fabre voudrait-il changer de fusil d’épaule ? En tout cas, une telle décision ne fera que du bien à luimême, à ses militants et à tout le peuple du Togo.

Lire aussi : La CPP révèle les urgences qui devraient guider les acteurs