L’on a appris le weekend dernier que l’Alliance nationale pour le changement (ANC), parti dirigé depuis 2010 par le maire de la commune du Golfe 4, Jean-Pierre Fabre aura bientôt 10 ans. Et pour marquer l’événement, l’on prévoit d’organiser le 10 octobre prochain, un Conseil national. Il semble que cela va accoucher de nouvelles directives pour la poursuite de la lutte politique. Mais, que réservent au juste Jean-Pierre Fabre et son parti aux Togolais ?
À la suite de l’élection présidentielle du 22 février 2020, l’ANC a considérablement perdu du terrain. Le parti a obtenu un score d’un peu plus de 4%. Pour un parti qui a été la deuxième force politique du pays pendant presque dix ans, occupant même le poste de chef de file de l’opposition, c’est une vraie désillusion. Après avoir contesté les élections présidentielles de 2010 et de 2015, il a fallu que le leader de l’ANC se retrouve dans une situation très inconfortable, risquant de le faire disparaître de la scène politique nationale.
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Il peut en tout cas saluer son élection comme conseiller municipal et comme maire, un poste qui lui permet de garder encore une certaine virilité politique. Mais, la gouvernance locale lui réussira-t-elle ? Seul un succès dans la gestion de sa municipalité lui permettra en effet de rebondir à un plus haut niveau. Comme beaucoup d’autres élus locaux, le maire du Golfe 4 a encore cinq ans pour faire ses preuves. En attendant de faire le bilan de la gouvernance que lui et son parti feront de cette commune, Jean-Pierre Fabre et son parti voudraient reprendre du service. À la faveur du dixième anniversaire du parti, l’on apprend qu’une initiative est en cours pour la redynamisation.
Le parti devrait dévoiler lors d’un Conseil national, les stratégies qu’elle compte utiliser pour remporter la lutte pour l’alternance au sommet de l’Etat. Pour l’ANC, il persiste « un discours ambiant qui exalte la résignation voire la démission devant l’effort, qui tente de remettre en cause l’existence des partis politiques et d’anéantir la flamme du militantisme politique ». Qu’entend au juste le parti orange par ces propos ?
En tout cas, il fallait s’attendre qu’après la désillusion de la C14 et trois débâcles électorales successifs, que les militants de l’opposition, gonflés à bloc il y a quelques mois grâce aux discours démagogues de leurs leaders, soient démotivés. Que va faire à présent l’ANC pour prouver à ses militants qu’elle est encore capable de quelque chose sur la scène politique togolaise ? Rendez-vous le 10 octobre 2020 pour le constater.
Edem Dadzié