Il aura été le visage et la voix de l’aile dure du camp de Joseph Kabila, lorsque celui-ci était au pouvoir. Omniprésent et toujours prompt à défendre la ligne officielle, envers et contre tous, l’ex-ministre de la Communication et porte-parole des derniers gouvernements de Joseph Kabila, a finalement décidé de rejoindre officiellement l’Union sacrée du président Félix Tshisekedi. Au micro de Jeune Afrique, Lambert Mende tente d’expliquer les raisons de ce choix.
D’abord c’étaient des rumeurs. Mais au fil du temps, ces rumeurs se sont transformées en réalité. L’intéressé lui-même l’a confirmé à Jeune Afrique dans l’interview du 12 janvier 2021 dernier. Désormais, Lambert Mendé ne représentera plus les couleurs du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Il préfère intégrer une plateforme, faire bon ménage avec ceux qui ont l’intention d’instaurer un Etat de droit bien enraciné qui promeut le développement intégral du pays.
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Il s’agit, en effet, pour son regroupement politique, le CCU, « de prendre part activement dans ce cadre à l’élaboration d’un programme de gouvernement dédié à l’enracinement de L’Etat de droit, au renforcement de la souveraineté nationale, d’une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle et à la lutte contre les antivaleurs de corruption et de tribalisme, de concert avec le chef de l’Etat, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution. ».
Ce choix intervient au fort moment d’une crise institutionnelle qui a éclaté dans le pays depuis des mois entre la coalition FCC-CACH qui gère le pays depuis l’élection de Félix Tshisekedi il y a deux ans. D’ailleurs lors des consultations initiées fin 2020 par le chef de l’Etat, Lambert Mendé avait accepté d’y participer alors que sa famille politique les avait boycottées.
L’ancien « Kabiliste » justifie cette « transhumance » par la volonté de mettre fin à la crise politico-institutionnelle qui freine depuis plusieurs mois l’émergence de la RDC. « Nous avons décidé d’apporter notre appui à cette coalition gouvernementale élargie pour mettre fin à la crise politico-institutionnelle qui freine depuis plusieurs mois l’émergence de la RDC. Nous voulons contribuer au rétablissement de la cohésion nationale et à l’éradication du climat délétère provoqué par les polémiques », a-t-il expliqué à Jeune Afrique.
Chargeant au passage son patron sur son incurie vis-à-vis de la gestion du FCC, Lambert Mendé a expliqué n’avoir jamais perdu sa liberté d’expression ou de pensée, même quand il était au FCC.
Mais pour certains observateurs, l’intarissable porte-parole du régime Kabila tire les conséquences de sa débâcle lors de la précédente élection du gouvernorat de sa province en 2019 où il avait été battu par un indépendant, soutenu par des grands électeurs du FCC, sa propre famille politique.
Alexandre Wémima