L’association Africa femmes initiatives positives (Afip-Togo) a organisé samedi dernier au Restaurant-Bar-Pizzeria le Tablier à Lomé, un panel de discussion autour du thème : « leadership féminin pour un monde égalitaire». Cette activité se situe dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars dernier. Le panel était de composé de maître Abougnima Kadjaka, notaire et député à l’Assemblée nationale togolaise et Toba Tanama, communicant.
« La rencontre a pour objectif d’éveiller les consciences des femmes. Pendant longtemps, le 8 mars a été considéré comme une journée de fête pour les femmes. C’est plutôt une journée de réflexion, pour aider les femmes à prendre conscience du rôle qu’elles doivent jouer dans la société. Nous voulons impacter positivement le monde dans lequel nous vivons, pour que les mentalités et la façon dont l’on considère les femmes, changent. Nous devons développer la solidarité féminine et nous aimer entre femmes », a déclaré Kadjé Faramammiè, président d’Afip-Togo.
Le leadership féminin se développe en renforçant les capacités des femmes. « L’autonomisation des femmes leur est bénéfique, mais aussi à leurs familles, communautés et pour le développement de leurs pays », a affirmé l’honorable Abougnima Kadjaka. « Bon nombre de femmes continuent de subir des pratiques humiliantes et ne sont pas libres de décider de leurs avenirs », déplore la députée.
Selon elle, « les enjeux et les défis du monde actuel doivent interpeller toutes les femmes à continuer de se former pour promouvoir le leadership au sein de leurs communautés ». Toba Tanama pour sa part soulève des questions pertinentes qui méritent réflexion. « Est-ce que si l’on parvenait à avoir des femmes à la tête des institutions de la République, le monde serait égalitaire ? Si les femmes dirigeaient le monde, n’y aurait-il plus d’inégalités ? s’est-il demandé. Selon lui, il pourrait exister une certaine utopie dans la définition du leadership féminin tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il faudrait selon le panéliste que les femmes cultivent des valeurs de moralité, de justice, d’humanité, d’humilité etc…
«Le leadership féminin est une nécessité. Mais, il y a une différence entre le leadership féminin et le fait d’obtenir de grandes responsabilités dans la sphère sociale. C’est au bas de l’échelle qu’il faut faire preuve de leadership avant de monter», martèle Toba Tanama. Monsieur Tanama fait aussi le regrettable constat que souvent et contrairement aux hommes qui s’entourent naturellement d’éléments masculins lorsqu’ils sont nommés à un poste de responsabilité, les femmes ont plutôt tendance à tenir éloignées leurs sœurs.
Certaines femmes n’ont pas été d’accord avec ce constat. D’autres par contre par leurs témoignages ont montré qu’elles ont souvent reçu des coups venant d’où elles ne s’y attendaient pas : des femmes. « Il y a un travail sur soi qui n’a jamais été fait. Le chemin qui mène au leadership féminin est long et biaisé », est convaincu Toba Tanama.
Edem Dadzie