La tenue du dialogue inter togolais, annoncé pour le 15 février prochain donne lieu à des commentaires, à des lectures, à des attentes, etc. de toutes sortes. Deux tendances majeures émergent, au nombre des déclarations les plus divergentes, faites ici et là sur l’éventuelle issue du dialogue : Pour les uns, il faudra mettre en place un gouvernement de transition, mais pour le camp au pouvoir, il n’en est pas question.
Dès les premières heures de cette crise, des propositions ont commencé à fuser de tout coté. C’était d’abord, le Groupe de Réflexion et d’Action pour le Dialogue, la Démocratie et le Développement (GRAD) une organisation de la société civile, qui par une conférence de presse exige la mise en place d’une constituante devant conduire une transition de quelques mois pour faire les réformes dont le pays a besoin.
Mercredi dernier, c’était au tour du mouvement « Togo Debout », un rassemblement d’organisations de la société civile de réitérer cette position, qui se faisait entendre au sein de l’opinion. Outre les réformes constitutionnelles, le front exige impérativement la formation d’un gouvernement de transition qui aura comme mission selon ses responsables, « la création des institutions justes pour le pays, afin de permettre le déverrouillage des institutions actuelles ».
Même si cette position est partagée par bon nombre de leaders de l’opposition, le gouvernement de son côté exclut toute idée de transition à l’issue du dialogue. Pour la majorité présidentielle, il s’agira juste de s’entendre avec les acteurs politiques sur un texte constitutionnel consensuel à soumettre à l’approbation du peuple togolais afin d’en finir avec la crise des réformes. Selon Gilbert Bawara interrogé par Jeune Afrique sur le sujet, « la finalité de ce dialogue, c’est de contribuer à la décrispation du climat politique, d’offrir l’occasion aux acteurs politiques d’apporter leur contribution et d’assurer ainsi leur adhésion aux réformes envisagées ». La position du pouvoir est que la réalisation des réformes devra respecter les règles et les procédures prévues par la constitution.
Quelle que soit la voie qui sera choisie, l’essentiel pour les Togolais aujourd’hui, est de parvenir à la réalisation de ces réformes qui vont renforcer la démocratie togolaise. S’arrêter sur les positions des uns et des autres ne permettra en aucun cas d’avancer. Demander à un régime légalement reconnu de mettre à plat les institutions existantes, et d’accepter une transition, ce qui s’apparenterait à une perte du pouvoir, n’est pas prêt d’arriver. Pour éviter un blocage les deux camps, doivent négocier et s’entendre sur des décisions qui iront dans l’intérêt de la nation.
Edem Dadzie
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