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En disant « non au 4ème mandat » de Faure Gnassingbé, Tikpi a-t-il les moyens de sa politique ?

Tikpi Atchadam, président du parti politique PNP

Il n’est pas à nier que le président du Parti national panafricain (PNP), depuis le début de la crise socio-politique, se montre extrêmement méfiant vis-à-vis pouvoir. Et, au lendemain des nouvelles réformes constitutionnelles et institutionnelles, le natif de Kparatao est resté fidèle à ses convictions de départ. Mieux, il compte s’opposer à tout mandat supplémentaire du président Faure Gnassingbé. Mais, face aux textes en vigueur, Tikpi Atchadam ne paraît-il pas illusionniste ? En tout cas, il pense disposer des moyens pour arriver à ses fins.

L’instigateur du soulèvement populaire du 19 août 2017 a publié, il y a une semaine, une note dans laquelle il désigne les réformes actuelles de « costume » taillé sur mesure pour le président Faure Gnassingbé. Pour le premier responsable du parti au cheval, toutes les dispositions mises en place, taillées sur mesure de surcroît, tendent à baliser la voie au parti au pouvoir, malheureusement au détriment des autres partis de l’opposition et par la même occasion, étouffer une éventuelle alternance à la tête du pays. Ayant déjà boudé les législatives de décembre, le président du PNP compte récidiver aux prochaines locales mais se présentera à la présidentielle de 2020 ; un choix dont l’argumentaire résiste tout de même à la compréhension.

S’unir pour battre Unir

Pour se donner les moyens de titiller le président de la République, l’ancien secrétaire général de la préfecture de Tchaoudjo appelle « à la création des comités de résistance contre un quelconque 4ème mandat ». Ce qui est d’emblée inatteignable sans « la libération inconditionnelle des responsables et militants du parti PNP ainsi que des autres partis politiques » exclame-t-il. Pour lui, le nouvel acte posé par l’Assemblée nationale, loin d’être démocratique et louable, est morbide pour l’avenir politique du pays. C’est pourquoi il incite, autant que faire se peut, la population à « s’opposer avec fermeté à cette candidature, une autre de trop, une candidature qui ouvre des perspectives
inadmissibles pour notre pays (…) ».

« Nul n’est au-dessus de la loi », s’accorde-t-on généralement à dire. A l’opposition togolaise qui régulièrement, a tendance à crier « danger » là où il n’y en a pas, cette célèbre formule peut faire foi. Les textes sont faits pour être respectés et au Togo, la configuration actuelle des statuts juridiques permet au président de la République, s’il est élu, de briguer encore deux mandats supplémentaires. La voie de la raison serait de le battre aux urnes, seul moyen légitime d’accéder au pouvoir. Toute autre tentative ubuesque ne serait que la caricature d’une opposition sans stratégie ni idées ; par conséquent, inappropriée à diriger le pays.