La Convention démocratique des peuples africains (CDPA) a tenu dimanche dernier, sa convention nationale de la jeunesse socialiste sous le thème « Jeunesse socialiste de la CDPA face aux défis de l’alternance et de la bonne gouvernance au Togo ». Une occasion pour ses premiers responsables de repréciser à l’aile jeune du parti, la position de la Coalition des 14 face à la reprise des travaux de la Ceni.
La rencontre présidée par Brigitte Adjamagbo-Johnson, la secrétaire générale du parti et Coordinatrice de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a également permis à cette dernière de dénoncer « la mauvaise foi du régime togolais » qui est contre l’alternance au Togo. Si jusque-là, la feuille de route des recommandations des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) lui est toujours satisfaisante, la femme politique relativise et avance que « la coalition a gagné des batailles, mais pas encore la guerre ». Pour la responsable de la CDPA, c’est l’organisation communautaire qui, par l’entremise de ses recommandations, poussera le Togo à l’alternance.
Et pourtant ! Cette formation politique et ses pairs du regroupement des 14 réfutent toute idée de la tenue des scrutins dans les délais tels que définis par l’organisation communautaire. Ne proposant d’ailleurs aucune alternative à la date du 20 décembre indiqué comme impérative par la Cedeao, les leaders de la C14 contestent la reprise des activités de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
En ce début de semaine encore, la CDPA penche pour une refonte totale de l’institution chargée de coordonner l’organisation des élections au Togo. Une question que cette formation et la Coalition des 14 n’avait pas inscrit de manière explicite à l’ordre du jour des travaux du dialogue inter-togolais. Brigitte Adjamagbo Johnson déplore « une Ceni qui fait partie du problème togolais » car ayant repris le processus électoral et continuant à préparer les élections comme par le passé.
« Nous ne nous laisserons pas distraire et nous disons attention », avertit la secrétaire de la CDPA. Face à la main tendue de la Commission électorale conviant les acteurs politiques de l’opposition à siéger comme membres de la Ceni, la secrétaire de la CDPA avance que « nous n’allons pas répondre à cette demande de la Ceni » et met en garde par ailleurs « ceux qui se soumettront individuellement aux ordres des commanditaires ».
Une attitude dont l’auteure ne combat que le pour le maintien du statu quo politique. Un statu quo que la Cedeao a voulu lever le 31 juillet en proposant une feuille de route qui a reçu l’assentiment des acteurs politiques des deux bords.
En œuvrant en défaveur de la tenue des scrutins, les acteurs de l’opposition semblent ignorer le timing de la tenue des élections législatives. Indéniablement, la marche de la République togolaise au lendemain du 31 juillet reste essentielle dans l’avenir politique du pays avec notamment l’opérationnalisation de réformes aussi vitales pour le Togo. Les parlementaires qui ont ainsi l’attribution d’appliquer les recommandations de la Cedeao épuisent ce mois, leurs mandats de siéger à l’Assemblée nationale. Et la course contre la montre doit ainsi primer sur toute agitation stérile et toutes les bisbilles qui n’ont pour vocation que de faire éclipser les questions de développement en faveur de l’éternel débat sur les réformes politiques.
Prosper Awih
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