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Benedicte Tiame Lare, « Conseillère » de la femme de Dapaong

Benedicte Tiame Lare

Bénédicte TIAME épouse LARE est conseillère pédagogique depuis 2009. Mais c’est à travers son engagement pour la cause de la femme de Dapaong qu’elle est reconnue et apprécié dans sa communauté. Elle est aussi la présidente du réseau femmes et développement des savanes. Altruiste, elle ambitionnait depuis longtemps travailler dans l’éducation.

L’enfant est le père de l’homme, dit un adage populaire. Et Benedicte Tiame Lare a puisé son rêve dans son enfance : « Petite, j’admirais une femme qui travaillais aux affaires sociales et qui regroupait également nos mamans et échangeait avec elles dans les quartiers pour leur donner des formations sur les compétences de vie. Je ne savais pas que c’était son métier, je croyais qu’elle le faisait par passion ». Mais ce n’était pas son unique ambition. Elle voulait également devenir médecin ou travailler dans un hôpital.

Et la petite Bénédicte se donne alors pour objectif de ressembler à cette femme. Et dès son jeune âge, elle prend sur elle de s’engager à sa manière au service de sa communauté : elle enseigne la catéchèse bénévolement aux enfants du quartier, sensibilise les enfants, fait des répétitions et coach les jeunes filles de son âge. Avant d’arriver là, Bénédicte a eu un parcours classique qui la rapproche de ses rêves : études primaires et secondaires à Dapaong. Son Baccalauréat en poche, elle s’inscrit à l’université du Bénin (aujourd’hui université de Lomé). Poursuivant son rêve d’encadrer de petits enfants, elle voulait devenir une éducatrice des jardins d’enfant, parce que la concession familiale est mitoyenne à un jardin d’enfant. Alors inscrite à l’ESTBA, elle abandonne sa formation de biologiste à l’école normale des instituteurs de jardin d’enfants à Kpalimé.  Une fois sortie de l’école et après cinq ans dans la vie professionnelle, elle passe le concours pour être conseillère pédagogique après avoir suivi une formation de deux ans à la DIFOP.

Une fois son diplôme obtenue, Bénédicte retourne à sa ville natale et commence l’exercice de son métier, celui de conseillère pédagogique. Son champ d’exercice ? toutes les 7 préfectures de la région des savanes. En tant que conseillère pédagogique, Bénédicte TIAME veille à la bonne marche des programmes scolaires, dans les établissements de sa localité. Au-delà de son travail de conseillère pédagogique, c’est dans la vie sociale à Dapaong qu’elle s’illustre.

Engagée pour la cause féminine

Benedicte Tiame Lare

Amener les femmes à accéder aux instances de décisionnelles, voilà l’un des défis de Mme Lare. Pour elle, la femme peut aussi être chef de famille. Mais, cela doit passer par le changement de mentalité : « Quand j’ai fini l’école normale, j’ai intégré une association des femmes des enseignantes. J’y ai été élue présidente. L’association intègre plus tard un réseau d’association de femmes. Là aussi, j’ai été lue présidente », explique-t-elle. Une fois dans le monde associatif, Bénédicte comprend que la lutte pour la cause féminine n’est pas gagnée. Les membres ont souvent des a priori sur la vie associative et croit en la facilité. Elle développe alors des stratégies pour drainer son équipe à l’atteinte des objectifs fixés.

Son engagement pour la femme passe par plusieurs domaines d’intervention. Les défis des femmes de la région des savanes sont nombreux Et les actions menées par Bénédicte sont nombreux. A Dapaong, elle réunit chaque premier jeudi du mois les femmes pour échanger sur la condition féminine dans la région Grace à l’appui d’un partenaire, Bénédicte à travers son association, a sensibilisé dans la région de Kpendjal sur l’accès des droits à la femme : « Après notre sensibilisation, le chef canton a donné à sa femme un terrain accompagné des titres de propriétés Le préfet, pour montrer l’exemple, a quant à lui distribuer les terres familiales de manière équitable avec ses sœurs ». Grace à l’action des associations, plusieurs veuves et femmes sont rentrées dans leur droit.

Intervenir pour améliorer les conditions de la femme, oui. Mais pour cette femme déterminée et soucieuse du bien-être des autres femmes de la région, les femmes doivent se battre pour obtenir leur place et non se faire servir sur un plateau d’argent les privilèges : « Je veux voir la femme de la région des savanes autonomes, prête à se lever pour défendre ses droits et bien gérer sa famille et son foyer. Nous emmenons les femmes des groupements à aller vers les institutions de microfinances. Ces dernières leur donnent des formations sur la gestion, l’épargne, le crédit…

Quand Bénédicte n’est pas sur le terrain à se battre pour l’émancipation de la femme de la région des savanes, ou quand elle n’est pas dans sa fonction habituelle d’inspectrice, ses heures perdues, elle chante, danse ou lit. Mais entre vies professionnelle, associative et familiale, Bénédicte s’en sort grâce à son sens de l’organisation. Mais le plus important pour cette femme, c’est d’inculquer à ses enfants les valeurs universelles d’équité genre et surtout du respect de la personne humaine.