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Covid-19 : Reckya Madougou préconise un recours à la microfinance pour éviter une double crise

Reckya Madougou

L’experte internationale en inclusion financière et conseillère spéciale du président Faure Gnassingbé montre l’importance du système de microfinance dans une Afrique qui bouge. Elle évoque les procédés à suivre pour protéger les TPE et PME du continent contre les ravages de la Covid-19.

Le secteur informel occupe une place prépondérante dans l’économie des pays africains. Dans une tribune publiée par Jeune Afrique, Reckya Madougou souligne qu’ « En Afrique, 90% des unités commerciales, soit environ 75 % de la population active, opèrent dans le secteur informel. La richesse intérieure est produite à hauteur de 50 % en Afrique subsaharienne par ce secteur, qui concentre 85 % des emplois ». Par conséquent, le secteur de la microfinance « est le mieux indiqué pour soutenir efficacement les TPE, PME, PMI et ménages vulnérables en vue d’éviter une double crise économique et humanitaire » précise-t-elle.

 

Recourir à la microfinance

Pour recourir à la microfinance en vue de soutenir les Très petites entreprises (TPE) et les moyennes entreprises (PME/PMI), Mme Madougou conseille entre autres un refinancement des Institutions de microfinance (IMF). Ceci pourra amener ces dernières à soutenir les populations vulnérables et accompagner les petits entrepreneurs. Il est également important de mettre en place « des mesures idoines à l’endroit des IMF pour mitiger les risques d’impayés inévitables en pareille circonstance et susceptibles de compromettre leur existence, et ce, grâce à des subventions pouvant aller de 30 % à 50 % du concours apporté », relève l’experte internationale.

Il est également nécessaire de faciliter les activités des Institutions de microfinance à travers un renforcement de capacités techniques et matérielles. Il faut penser à « l’allègement de certaines règles prudentielles ou non du régulateur relatives, entre autres, au taux directeur, au ratio de fonds propres actuellement supérieur à celui des banques dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), aux critères de déclassement de crédits, à la défiscalisation du secteur, etc. », souligne Reckya Madougou.

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