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Décentralisation : un an après le démarrage, quel est l’état des lieux ?

Payadowa Boukpessi
Le 30 juin 2019, les Togolais étaient aux urnes dans le cadre des élections locales pour le choix des conseillers municipaux. Ensuite a suivi l’élection des maires dans les 117 communes que compte le pays. La décentralisation venait alors de rentrer dans sa phase opérationnelle. Un an après, quel est l’état des lieux ?

Il faut dire que cela faisait pratiquement trois décennies que le Togo n’avait plus tenu d’élections locales. La gouvernance locale était en difficulté et cela rejaillissait négativement sur le développement de nos communautés. Après que toutes les composantes se sont mises d’accord sur l’amorce du processus de décentralisation, cela allait-il être facile ? Pas évident.

Il est clair en effet que les débuts seront compliqués. L’on devra aller par tâtonnement. La plupart des élus locaux n’ont aucune expérience de la gouvernance locale. Il va falloir donc les outiller. C’est d’ailleurs ce que reconnaît le ministre Payadowa Boukpessi, en charge de la Décentralisation, mardi dernier, lors d’une rencontre avec les partenaires techniques et financiers.

Cette réunion avait pour objectif de leur exposer les actions entreprises par le gouvernement pour faciliter la transition des délégations spéciales vers les nouveaux conseils municipaux. Il s’agit notamment du renforcement de l’arsenal juridique relatif à la décentralisation, de la création d’un fonds d’appui aux collectivités territoriales (FACT), ou encore l’amélioration du cadre de travail des communes.

En ce qui concerne le fonds d’appui, il faut reconnaître que sans l’argent, les nouvelles mairies risquent de ne rien faire de leurs mandats de 6 ans. En même temps, il faut leur apprendre à mobiliser des ressources endogènes, surtout que l’on leur a cédé la gestion de certains biens de l’Etat dont des marchés. Ils doivent aussi pouvoir nouer des partenariats qui soient profitables à leurs communautés.

C’est aussi cela l’autonomie que l’on appelle de tous les vœux. Mais fondamentalement, à ce jour, les nouvelles municipalités n’ont pas encore vraiment pris leurs responsabilités, même s’il y a par-ci et par-là des initiatives louables. La construction des infrastructures est aussi un autre problème auquel le Togo doit faire face en ce début de décentralisation.

Des partenaires comme l’Allemagne accompagnent déjà le gouvernement pour doter les communes de bâtiments dignes de ce nom. Mais il est certain qu’il faudra attendre encore quelques années pour que tous les aspects nécessaires à une gouvernance locale optimale soient visibles. Toutefois, ce fut une excellente idée d’y être allé dès maintenant.

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