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Doufelgou / Mort du colonel Madjoulba Bitala : Quand l’impatience prend le dessus sur l’imprudence en plein Covid-19

Une foule de manifestants à Doufelgou

La tragique disparition du colonel Madjoulba Bitala a suscité ce 07 mai 2020, une manifestation à Doufelgou (Siou au nord du Togo). En plein coronavirus, les populations de la localité ont organisé une grande manifestation, passant ainsi outre les mesures préventives à observer pour lutter contre la pandémique meurtrière.

Les habitants de Doufelgou ont lancé une grande manifestation 7 mai, pour exiger des éclaircissements sur la mort de leur fils, le colonel Madjoulba Bitala. Débutée à  Siou en passant par Tenenga, la marche a chuté au siège de la préfecture à Niamtougou.

Selon des témoins, le préfet avait demandé en vain une rencontre d’explication avec les autorités traditionnelles et les jeunes. Les jeunes ont préféré lui porter personnellement leurs exigences d’explications sur le décès troublant du colonel Madjoulba Batela.

La marche s’est déroulée sans heurt pour l’instant. Les manifestants réclament la lumière sur la mort de leur frère et la remise de son corps afin qu’ils l’enterrent selon les rites Nawda sans la présence des officiels.

Le colonel était retrouvé avec une blessure profonde au cou. Pendant que certains parlent d’un égorgement, l’autopsie quant à elle évoque une mort par balle. Les autorités n’ont fait aucune déclaration jusqu’à présent ; il en est de même du procureur de la République. Faure Gnassingbé est à la fois chef suprême des armées et ministre de la Défense.

Même s’il s’est agi d’une marche pacifique, cette manifestation a transgressé les règles de lutte contre le Covid-19. Cette maladie aussi invisible que meurtrière devra être un ennemi à craindre de tous en respectant strictement les mesures préventives. L’enquête pour élucider cette affaire étant en cours, les populations devraient prendre leur mal à patience pour éviter de créer un problème pandémique.

Le colonel Madjoulba Bitala était un proche du chef d’Etat-major Félix Abalo Katanga dont il avait pris la succession à la tête du BIR, ex-Force d’intervention rapide qu’il dirigeait depuis 2014.