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Inger Anderson : « la pandémie de Covid-19 représente l’avertissement le plus sérieux lancé par la planète »

Inger Anderson

A l’instar de plusieurs autres acteurs de développement du monde entier, la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), Inger Anderson, souhaite que l’on tire leçon de la pandémie du coronavirus. Pour elle, il s’agit d’un avertissement que lance la planète.

« À ce jour, la pandémie de COVID-19 représente l’avertissement le plus sérieux lancé par la planète enjoignant l’humanité à changer de cap », affirme Inger Andersen. Alors, va-t-on enfin répondre au cri de cœur de notre chère planète ? Pendant longtemps, l’on a préféré mener la politique de l’Autriche.

Et voilà où nous en sommes. Si la tendance n’est pas rapidement inversée, ce sera un naufrage collectif. En effet, des pandémies comme le coronavirus pourraient se multiplier à l’avenir si l’on ne prend pas immédiatement conscience de l’urgence de la situation. Aujourd’hui, le coronavirus a contraint les Etats dont les plus grands pollueurs et destructeurs de la nature à réduire leurs impacts. Mais à quoi assistera-t-on juste après cet épisode malheureux ? Comment sera la reprise ? Ne risque-t-on pas de retourner à la case départ ?

« La mise à l’arrêt de l’activité économique ne représente qu’une réponse à court terme. Cette situation ne peut pas durer. Ce n’est qu’en bâtissant des systèmes économiques respectueux, et non pas hostiles, vis-à-vis de la nature que les pays du monde entier pourront prospérer », répond madame Anderson. Alors quelles solutions, propose le Pnue aux Etats pour mieux amorcer la reprise ?

Voici des exemples de certaines des interventions qui seront menées

Aider les responsables politiques à élaborer des stratégies à court terme pour faire face à la très forte augmentation des déchets dangereux (équipement de protection individuelle, appareils électroniques, produits pharmaceutiques), d’une manière qui ne nuise pas davantage à la santé humaine ou à l’environnement.

Concevoir un programme d’intervention et d’évaluation des risques en matière de zoonoses pour améliorer la capacité des pays à réduire les menaces liées à ces maladies grâce à des approches respectueuses de la nature, y compris une nouvelle cartographie mondiale des risques liés au commerce non réglementé d’espèces sauvages, à la fragmentation des habitats et à la perte de biodiversité.

Promouvoir de nouvelles manières de valoriser la nature, notamment à travers la mise en place de politiques d’investissements novatrices, dans le cadre de la lutte contre la crise de Covid-19, notamment par le biais des fonds existants gérés par le Pnue ainsi que des plans de relance économique prévus pour les pays.

Nouer des liens avec des acteurs de l’économie réelle pour reconfigurer, accentuer et accélérer la consommation et la production responsables tout en créant des emplois verts, y compris atteindre des entreprises en établissant des partenariats avec des organismes des Nations unies et des institutions financières, gouvernementales et du secteur privé. Et, en redynamisant les marchés et les chaînes d’approvisionnement dans une optique de produits écologiques et durables.

Passer en revue et tenter de résoudre les problèmes logistiques rencontrés lors de la transition vers les plateformes en ligne, en ayant une empreinte écologique plus faible, promouvoir les plateformes de réunion en ligne.

« L’idée selon laquelle une nature prospère est primordiale pour la santé des êtres humains, des sociétés et des économies a toujours guidé les missions du Pnue. Néanmoins, il doit à présent accroître son soutien aux pays, lesquels s’engagent sur la voie d’une atténuation des risques de pandémies futures en réhabilitant la biodiversité et les écosystèmes disparus, en luttant contre les changements climatiques et en réduisant la pollution », conclut madame Anderson.

Source : Pnue