Le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 février dernier, l’ancien Premier ministre Agbéyomé Messan Kodjo est convoqué à se présenter aujourd’hui au Service central de recherches et d’investigations criminelles (Scric). Le temps est-il donc venu pour le président autoproclamé de faire face à ses responsabilités ?
Dans cette vie, lorsque l’on pose des actes, il faut être prêt à en porter toute la responsabilité. Dans ce cas précis, l’ancien Premier ministre Kodjo devait se douter que s’il n’arrivait pas à prendre le pouvoir comme il l’espérait, il fallait s’attendre à répondre devant la justice. Partout au monde, la conséquence sera la même. Revendiquer une victoire sans en apporter clairement les preuves, appeler la population et les forces armées à la rébellion, utiliser les symboles de la République alors même que la loi ne lui en donnait pas le droit etc… en tout cas, Agbéyomé Kodjo était bien conscient des risques qu’il prenait. Il avait d’ailleurs déclaré qu’il était un habitué de la prison et qu’il n’avait pas peur d’y retourner.
Alors, pourquoi Monseigneur Kpodzro et son groupe commencent-ils par gesticuler ? Nul n’est au-dessus de la loi. Ce sont eux les grands donneurs de leçons en matière de respect de l’État de droit. Qu’ils le prouvent donc au peuple togolais. En tout cas, ils ont déjà largement violé les règles de la démocratie, eux qui se disent de grands démocrates.
Le 16 mars dernier, suite à une requête du procureur de la République et du procureur général près la Cour suprême, l’immunité parlementaire du député Kodjo et celle due à ses précédentes fonctions à la tête de l’État ont été levées. A la faveur du coronavirus, la dynamique Kpodzro et son candidat pensaient peut-être que la procédure était abandonnée.
Mais c’est sans compter avec la détermination de la justice togolaise à protéger l’État de droit dans notre pays. L’on attend de voir la suite qui sera donnée à cette affaire.