Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Prince Mo : à qui imputer l’échec de la carrière de l’artiste ?

Prince Mo

Les objectifs de vie diffèrent d’une personne à une autre. De la même manière, certains deviennent des médecins, des commerçants ou encore des enseignants. Il y a d’autres qui décident d’embrasser une carrière artistique, et c’est là que tout le problème commence souvent. Dans les années 2005 à 2015, le Togo a été témoin de la révélation de nombreux talentueux chanteurs. En ce temps, l’arène musicale togolaise n’a rien à envier aux autres pays. Mais, en un clin d’œil tous ces ingénieux artistes ont disparu. Certains à l’instar de « Prince Mo » n’ont cessé de croire en la musique. A quel prix ?

Le rappeur togolais Prince Mo fait partie de l’« Old  school » (ancienne école) de la musique. En 2006, il a été révélé au grand public avec son premier single « Apouado ». Ce morceau a conquis le cœur des Togolais à cette époque du phénomène « Break dance ». Le succès est immédiat. De son vrai nom Kodzo Eli Makpotepe, « Prince Mo » avait pour nom d’artiste au tout début de sa carrière artistique « Morona ». Alors la manifestation « Morona » était présentée comme le futur du Hip-hop togolais.

Eli Makpotepe alias « Prince Mo » révèle dès ses premières années au Collège une vocation pour l’écriture. Il entre dans le monde de la musique d’abord par le break dance. Après quatre ans d’absence, « Morona » revient au-devant de la scène en 2010 sous une nouvelle identité artistique – celle de « Prince Mo ». En février 2012, le rappeur sort son premier album « Logone 228 » en téléchargement libre.

A qui la faute ?

Est-il impossible de vivre de la musique en Afrique, précisément au Togo ? Il faut croire que oui. Après  plus dix (10) années de carrière musicale d’un artiste rappeur comme « Prince Mo », le bilan est lamentable sinon préoccupante. Il faut le dire. A qui la faute ? L’artiste ne s’est pas entouré de personnes rigoureuses comme il faut ? A-t-il laissé filer entre les doigts des opportunités ?

Les péripéties de « Prince Mo » après son retour au Gabon suite à la perte de son contrat avec sa maison de production ne sont pas moindres. Il a fallu d’abord lancer un SOS pour payer ses frais d’hospitalisation dans un centre de santé. Ensuite celui qui est considéré comme le « meilleur rappeur de sa génération » s’est retrouvé à l’hôpital psychiatrique de Zébé, en décembre 2019. On a encore appelé les fans à la rescousse. « C’est grâce aux fans qu’on a récolté à peu près 300 mille francs CFA. Et c’est avec ça que j’ai payé les factures à Zébé», a révélé « Prince Mo ».

Faut-il comprendre que notre pays, le Togo ne dispose d’aucun mécanisme pour que les artistes, tout du moins ceux qui sont talentueux puissent percevoir un fonds pour vivre décemment de l’art. Ou serait-ce impossible d’être artiste de la chanson ou encore écrivain et d’en vivre ?

Qu’on le veuille ou non, tout le monde ne peut pas passer sous l’anonymat. Les artistes vendent non seulement la destination d’un pays mais également sa culture. Il faudra à un moment accorder la même chance au secteur culturel qu’aux autres secteurs d’activités.

Lire aussi : Omar B : au-delà d’un jour comme les autres