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Révision constitutionnelle : la nouvelle niche pour une opposition en quête de popularité ?

Quelques leaders de l'opposition togolaise

Le projet de révision constitutionnelle actuellement en cours à l’Assemblée nationale mérite un débat national. Les initiateurs du projet sont ouverts aux contributions constructives. Mais, il semble aussi que c’est l’occasion rêvée pour l’opposition togolaise.

En effet, après avoir échoué à opérer une révolution populaire entre 2017 et 2018, l’opposition togolaise se cherche. Elle peine à reconquérir ses propres militants dont beaucoup, résignés, ont préféré se rallier au parti au pouvoir. Le boycott irresponsable des législatives de décembre 2018 doit aujourd’hui être un véritable regret pour les leaders de cette opposition.

Son réveil brusque aux élections municipales de 2019 et lors de l’élection présidentielle de 2020 a plutôt été contreproductif. Ses militants n’avaient plus confiance en elle et les résultats ont été catastrophiques. Pour ne pas perdre la face, ces leaders ont commencé à reconnaitre leurs erreurs ; et à promettre de ne plus jamais boycotter une élection au Togo.

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C’est ainsi qu’ils se préparent malgré eux à aller aux élections législatives du 20 avril 2024 avec des réclamations, des plaintes, et des accusations qui ne finissent pas. L’annonce de la soumission d’un projet de révision constitutionnelle par des députés a été le nouvel os qu’on leur a lancé. Et il faut dire qu’ils le croquent très bien. Les réactions s’enchainent, et l’on ne reconnait plus cette opposition qui manquait complètement d’idées, d’initiatives, qui était comme morte.

Comme l’on pouvait s’y attendre, ce projet de révision constitutionnelle a réveillé les morts. Et l’on entend parler de mobilisation ici et là, de menaces etc… Les Forces démocratiques pour la République (FDR) de maître Paul Dodzi Apévon annonce un projet de création d’une Coalition pour empêcher la révision constitutionnelle.

Il faudrait rappeler à maître Apévon que les débats se tiennent à l’Assemblée nationale, et ils n’y sont pas…, par leur propre faute.  L’adoption des textes se fait à la majorité, et le parti au pouvoir, Union pour la République (Unir) dispose d’une majorité confortable. D’ailleurs, l’on sait ce que sont devenues les Coalitions dans ce pays.

Certains partis politiques ont même dit qu’ils n’entreront plus dans les Coalitions. L’opposition togolaise n’est clairement pas aujourd’hui en position de constituer un contre poids valable face au pouvoir. La Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK) pour sa part, affirme préparer de grandes manifestations synchronisées à travers tout le pays. Mais, la DMK a-t-elle fini de réclamer la victoire de son  président de la République, Agbéyomé Kodzo ? Ou bien la mort du « président démocratiquement élu », met fin à l’aventure ?

Quoi qu’il en soit, tout le monde connait la capacité de mobilisation de ce regroupement : elle est quasi nulle. Alors, de quelles manifestations parle-t-on ? L’opposition gagnerait à rentrer en négociations avec Unir, notamment au Cadre permanent de concertation (CPC).

La rédaction