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Financement de la campagne électorale, pour la stricte période de campagne

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Le troisième décret adopté par le Conseil des ministres, le jeudi 22 novembre dernier, a rapport avec le financement public de la campagne électorale pour les élections législatives du 20 décembre prochain. « Les dispositions de l’article 10 de la loi n° 2013-013 du 7 juin 2013 portant financement public des partis politiques et des campagnes électorales précisent que le montant de la contribution de l’Etat au financement des campagnes électorales est fixé par décret en conseil des ministres », rappelle  le  communiqué du Conseil, soulignant au sujet des élections législatives à venir, que les conditions pour bénéficier de la contribution de l’Etat sont  également  fixées par décret en conseil des ministres.

Ainsi, « le décret fixe-t-il  la contribution de l’Etat pour les élections législatives  du  20 décembre  2018 à deux cent millions (200.000.000) de  francs  CFA,  répartie comme  suit  : 65 % du montant sont répartis à égalité  entre  toutes  les listes  de  candidats ; 35% du montant sont répartis proportionnellement  aux suffrages  obtenus  entre les  listes  ayant  obtenu  au moins  10%  des  suffrages exprimés  »,  précise  le communiqué.

Il est ainsi permis  de se poser des questions sur le comment de la vérification  des  pièces fournies par les candidats et  leur  l’authenticité,  après obtention de la subvention de  l’Etat,  autrement  dit, après  avoir  reçu  l’argent public. Et cela d’autant que dans l’opinion, au regard de la faible représentativité de certains candidats ou groupes  de  candidats,  l’on se demande s’ils ne font pas acte de candidature rien que pour en faire un fonds de commerce.

D’ailleurs, il ne serait pas superflu  de  retourner  pour questionner la véritable définition  de  la  campagne électorale au sens du code électoral.  Au  moins,  nous convenons tous que la campagne électorale est la période, suivant un décret, précédant toute élection durant laquelle candidats/candidates, partis et groupements politiques font leur promotion dans le but de mobiliser leur électorat. A ce titre,  il faut que de bonne foi, les candidats et candidates, pour justifier la  subvention de l’Etat – nous ne doutons pas  de la vigilance de la Cour des Comptes- fassent preuve d’orthodoxie.

Meetings, déplacements, tracts,  etc., et  non  des cadeaux  et  autres  dont  on a  gratifié les populations, sous forme  d’appât, bien avant l’ouverture de la période de campagne. Être candidat à une élection législative  coûte  cher. Et attention aux dérapages, le financement de la campagne étant  encadré par  des  textes,  il  faut  que la Cour des Comptes veille au grain et  sanctionne, sans  ménagement,  au besoin. De mémoire, la Cour des Comptes, n’a jamais sévi sur un quelconque dérapage, et l’on espère que ce n’est pas seulement par complaisance.

Dieudonné Korolakina