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Aminata Tchede : Le développement local, c’est son affaire

Aminata Tchede

Dans la région des savanes où elle est basée, Aminata Tchede contribue à rendre les populations stables et autonomes. A 51ans, cette mère de famille a encore de l’énergie à revendre et elle la met au service du développement local.

Le social, c’est son monde. Pour Aminata Tchede , l’univers , la nature,  la communauté , c’est l’essence de l’humanité .C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a fait des études dans le domaine de la géographie sanctionnée par une licence.

Travailler au service des autres

Son parcours professionnel commence en 1996 à l’ONG Aide et Action alors que l’organisation cherchait des animatrices locales sur   le projet « Scolarisation de la jeune fille ». « J’ambitionnais à l’époque devenir géographe mais je n’ai pas pu résister à l’idée de postuler pour ce concours.  La thématique du projet : « Scolarisation de la jeune fille m’a interpellé. A l’époque c’était difficile de voir une femme poursuivre des études supérieures particulièrement dans la localité de Timbou au Nord du pays d’où je suis originaire. Je me suis dit si je peux contribuer à bousculer les choses, pourquoi ne pas me lancer ? »

Aminata prend gout à son boulot et décide de suivre une formation dans le secteur. A sa licence en géographie, s’ajoute donc une autre en développement local.

Le parcours Aides et Action ,c’était sa toute première expérience, tant professionnelle que sur le plan social mais Aminata Tchede  s’est montrée si ouverte ,adaptée et disponible  que les responsables de l’ONG ont voulu l’envoyer exercer sur un autre territoire , elle était ainsi affectée à Guerekunka.

Alors qu’elle venait à peine de se marier, ce fut un difficile choix à faire pour la jeune épouse qu’elle était de se séparer de son conjoint. Elle prend alors une rude décision, celle de démissionner.

Avec l’aide de son mari, Aminata met en place un restaurant et un salon de coiffure qu’elle gérait. « Malgré mes revenus, je ne me sentais pas dans mon élément quelque chose me manquait, j’avais cette forte envie de retourner travailler », raconte-t-elle.

En 2003, quatre ans après avoir démissionné de son premier travail, Aninata revient sur le marché de l’emploi cette fois ,elle se fait recruter dans une microfinance : “Rafia” qui propose des prestations dans le domaine des finances et un accompagnement aux agriculteurs.

Le domaine a changé , les prérogatives aussi mais pour Aminata sa motivation est présente : le contact avec le monde . Toutefois, unévènement viendra remodeler tout le parcours qu’elle était en train de se tracer. Sur demande du gouvernement, la microfinance détache le volet financier du volet agriculture puis rejoint l’ Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et Crédit, (UCMEC) . Les choses vont alors changer pour la jeune femme qui est proposée par les consultants de la mutuelle pour occuper le volet marketing.

Sans formation, lancée sur le tas, Aminata s’adapte rapidement et fait ses preuves .Pour renforcer ses compétences la jeune femme dit avoir suivi des formations pratiques et se documenter beaucoup sur la toile.

Avec ses acquis, elle forme depuis 2004, les jeunes sur la culture financière, la gestion entrepreneuriale, la gestion du microcrédit, encadre les femmes autour des activités économiques, et organise les populations autour des activités communautaires. Egalement membre del’UNIFESA « Union des femmes de la savane » la jeune femme partage ses connaissances et son savoir-faire avec ses paires pour le développement du milieu.

La culture, une autre passion

Au-delà du social, Mme Tchede porte également une fibre culturelle en elle.Porteuse d’un talent musical acquis d’un père artiste, elle s’essaie aujourd’hui à la musique. La culture elle l’a vécu dans toute sa plénitude : musique,théâtre, sketch , Aminata s’est essayé à plusieurs disciplines culturelles lorsqu’elle était plus jeune .Ne pouvant pratiquer toutes ces activités aujourd’hui, elle vit sa passion culturelle en organisant différents évènements par le biais de l’Association « club des femmes pour la promotion de la culture »  qu’elle a mis en place. Miss Nana Benz qui célèbre la femme ronde, est l’un de ces évènements culturels conçus par Aminata Tchede . L’évènement sera à sa quatrième édition cette année.

Aminata a trouvé un moyen ingénieux de conjuguer ses deux passions le social et la musique : elle s’attèle à défendre la cause des femmes et des jeunes dans ses différentes productions. Violences faites aux femmes, équité, genre, égalité sont des thèmes qu’elle aborde dans sa musique. Dans les prochains jours, elle compte s’essayer au gospel pour, dit-elle, toucher plus de cœurs avec sa musique.

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